Dans 5 à 10 % des cas, le cancer est lié à l’existence d’une mutation génétique congénitale qui favorise l’apparition de la maladie. Les personnes concer- nées ont un risque accru de développer certains types de cancer, comme ceux du sein et de l’ovaire. L’ablation chirurgicale de l’organe en question permet d’écarter presque complète- ment ce risque.
Égalité de traitement dans la prise en charge des coûts
Actuellement, l’assurance de base ne rembourse pas systématiquement les interventions préventives dans pareils cas. La prise en charge des coûts dépend de la mutation génétique constatée. Les porteuses d’une variante associée à un risque forte- ment augmenté mais qui ne figure pas sur la liste de l’Office fédéral de la santé publique ( OFSP ) doivent parfois assumer elles-mêmes les coûts. Pour y remédier, la Ligue suisse contre le cancer a déposé, en collaboration avec la Société suisse de sénologie et d’autres organisations, une demande de révision de l’ordonnance sur les prestations de l’assu- rance des soins. Elle souhaite garantir que ces opé- rations soient accessibles à toutes les femmes qui présentent une mutation génétique à haut risque et que celles-ci bénéficient au préalable d’un conseil approfondi sur leur risque individuel. La demande vise également à obtenir l’égalité de traitement pour toutes les personnes assurées. La demande a été acceptée le 1er décembre 2023. À partir de 2024, l’assurance obligatoire des soins (AOS) prendra en charge les coûts de l’ablation préventive du sein et des ovaires en présence de certains gènes à haut risque.
Le dépistage sauve des vies : de meilleures chances contre le cancer du côlon
Chaque année, le cancer du côlon touche quelque 4500 personnes et entraîne 1650 décès en Suisse. Lorsqu’il est décelé à un stade précoce, les chances de guérison sont généralement bonnes. Pour le moment, le remboursement des examens de dépistage du cancer du côlon est limité aux personnes de 50 à 69 ans, conformément à l’art. 12 OPAS. Mais en Suisse, l'espérance de vie à 70 ans est encore de plus de dix ans et il serait donc judicieux de poursuivre le dépistage. Pour que la population puisse accéder au dépistage jusqu’à 74 ans, la Ligue suisse contre le cancer a déposé une demande auprès de la Commission fédérale des prestations générales et des principes (CFPP) en partenariat avec d’autres organisations. Le relèvement de la limite d’âge permettrait par ailleurs à la Suisse de s’aligner sur les recommandations internationales. Décision attendue en 2024