Médicaments anticancéreux

En Suisse, trois institutions sont compétentes en matière de médicaments : Swissmedic, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Commission fédérale des médicaments (CFM).

• Swissmedic vérifie si un médicament est efficace (par rapport à un placebo) et décide s'il peut être vendu en Suisse.
• L'OFSP et la CFM comparent le médicament à des préparations déjà disponibles en termes d'efficacité et de prix. Ils décident ensuite s'il doit être inscrit sur la liste des spécialités (LS) et donc remboursé par l'assurance de base obligatoire.

Dans la plupart des cas, les médicaments nécessaires au traitement du cancer figurent dans la LS. Ils sont délivrés sur ordonnance médicale et sont remboursés de manière obligatoire (on-label).

Une particularité de la Suisse

Dans certains cas particuliers, un médicament peut également être remboursé s'il est utilisé pour une indication autre que celle figurant dans la LS. Cela vaut aussi bien pour les médicaments autorisés par Swissmedic mais non répertoriés dans la LS que, sous certaines conditions, pour ceux qui ne sont ni autorisés en Suisse ni répertoriés dans la LS, mais qui sont autorisés à l'étranger (off-label).
       

Innovation en oncologie : une dynamique prometteuse mais complexe

L'innovation joue un rôle central en oncologie. Les entreprises pharmaceutiques du monde entier investissent massivement dans ce domaine, ce qui conduit à l'introduction continue de nouveaux principes actifs prometteurs.

Cette évolution est réjouissante, mais s'accompagne souvent de prix très élevés, ce qui peut poser un problème lorsque le bénéfice thérapeutique n'est pas clairement démontré.

Réponses aux thérapies coûteuses

Pour relever ce défi, de nombreux pays ont introduit des modèles de prix confidentiels pour les médicaments particulièrement coûteux. En Suisse, cela est indiqué par la mention « on-label avec particularités ».

Ces modèles comprennent :

• des clauses de confidentialité sur les prix réellement négociés,
• des procédures accélérées d'autorisation et de remboursement, y compris pour les substances encore en phase de test.

La Ligue contre le cancer s’engage pour garantir un accès aux médicaments anticancéreux qui soit non seulement rapide, mais aussi sûr et financièrement abordable. Du point de vue des patient·e·s, les procédures d’autorisation accélérées ainsi que les négociations de prix menées de manière confidentielle posent des problèmes : il n’est pas prouvé qu’elles permettent une mise à disposition plus rapide et à moindre coût de traitements vitaux.