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Ligue contre le cancerConsultationVivre avec et après un cancerConsultation
Consultation en ligne

Vivre avec et après un cancer

Des expertes et experts répondent à vos questions

Le parcours lié au cancer n'est bien souvent pas fini à l'arrêt des traitements. De nombreuses problématiques apparaissent, qu'elles soient physiques, avec des effets secondaires à long terme, ou sociales, en lien avec les assurances par exemple. Des informations claires et adaptées à votre situation peuvent vous être apportées en contactant des personnes ayant une expertise dans ces domaines. 

Sur cette page, vous trouverez les questions qui ont été adressées à notre équipe d'expert·es et leurs réponses dans le cadre de consultations en ligne sur la thématique “Vivre après un cancer - Effets secondaires à long terme et séquelles tardives”. 

Questions & réponses des expert·es

Effets secondaires tardifs

«Depuis deux semaines, je ressens des douleurs dans tout le corps. J’ai pu arrêter la chimiothérapie après un cancer de la vésicule biliaire avec atteinte du foie. Je suis guérie, mais je fais maintenant face à cet effet secondaire.»
Question de L.M. (23 avril 2025)­

Réponse de la Dr. Karen Nestor, Dr med, spécialiste FMH et oncologie médicale et en médecine interne générale  

Après un cancer de la vésicule biliaire qui s’est propagé au foie et un traitement intensif, vous faites face à de nouveaux troubles. Vos douleurs doivent être prises au sérieux, même si vous êtes considérée comme « guérie ». Vous n’êtes pas la seule à être confrontée à ce problème. Un grand nombre de personnes rapportent des expériences similaires après un cancer. 

 Après une chimiothérapie, des douleurs peuvent survenir dans tout le corps. Ces douleurs peuvent avoir différentes causes, par exemple : 

  • des lésions de certains nerfs dues au traitement médicamenteux (neuropathie périphérique) ; 
  • des cicatrices ou des modifications liées à une chirurgie. 

Des difficultés psychiques telles que peur, fatigue ou troubles du sommeil peuvent accentuer les douleurs ressenties 

Que pouvez-vous faire ? 

  1. Adressez-vous rapidement à l’oncologue qui vous suit. 
    Votre médecin connaît vos antécédents médicaux et pourra déterminer si ces douleurs sont un effet secondaire sans gravité ou si des investigations complémentaires sont nécessaires. Le suivi oncologique est très important durant cette phase en particulier pour déceler et traiter sans tarder une récidive ou d’autres séquelles. 

  2. Tenir un journal de vos douleurs 
    Le journal des douleurs (Journal des douleurs — boutique de la Ligue contre le cancer ) est un instrument extrêmement utile pour noter systématiquement vos douleurs. Inscrivez-y : 

  • le moment et l’endroit où les douleurs surviennent ; 
  • leur intensité (p. ex. à l’aide d’une échelle d’évaluation de la douleur allant de 0 à 10) (DOLOMETER® VAS — boutique de la Ligue contre le cancer ) ;  
  • le type de douleurs (lancées, sensation de brûlure, douleur sourde, etc.) ; 
  • les facteurs qui accentuent ou apaisent la douleur ; 
  • les médicaments ou les mesures que vous avez testés et leurs effets. 

Le Journal des douleurs vous permet d’identifier certains schémas et aide votre médecin à définir le traitement le plus adapté dans votre cas particulier. Un grand nombre de patientes et patients estiment que tenir un journal de leurs douleurs les aide à mieux gérer celles-ci. 

Vous trouverez de plus amples informations sur le traitement des douleurs d’origine cancéreuse dans la brochure de la Ligue suisse contre le cancer : « Les douleurs liées au cancer et leur traitement » (Les douleurs liées au cancer et leur traitement — boutique de la ligue contre le cancer

 Je vous souhaite beaucoup de force. 

Charge psychique

«Bonjour, 
Atteinte d’un cancer du sein, j’ai subi une opération conservatrice en 2018. En novembre de cette même année, on a constaté que toutes les cellules cancéreuses n’avaient pas été éliminées et j’ai dû me soumettre à une nouvelle opération, puis à 25 séances de rayons. En 2022, j’ai eu un cancer de l’ovaire. J’ai également dû prendre du létrozole 2,5 mg pendant cinq ans. En outre, mon mari a été agressé et en a gardé des séquelles. Je suis à bout psychiquement. Je suis fatiguée, stressée, j’ai du mal à me concentrer. Est-ce normal ? 
»
Question de Annemarie (22 avril 2025)­

Nicolas Netzer, assistant social MSc et conseiller à la Ligue contre le cancer de Berne 

Bonjour,  
Lorsque des événements pesants s’accumulent, cela peut entraîner de l’irritabilité, de la fatigue, des tensions physiques, un stress psychique et des atteintes cognitives. J’aimerais souligner que votre réaction aux multiples problèmes auxquels vous avez été exposée ces sept dernières années est tout à fait normale. Vous faites bien de partager votre expérience et d’essayer de comprendre ce qui se passe.   

Les ligues cantonales et régionales contre le cancer conseillent et soutiennent les personnes atteintes de cancer sur place pendant et après la maladie. Elles répondent à toutes les questions en lien avec le cancer. Elles cherchent notamment des solutions aux problèmes pratiques qui se posent au quotidien et aident à régler les questions relatives aux assurances sociales et les difficultés financières que la maladie peut entraîner. Elles connaissent les possibilités de soutien dans la région qu’elles desservent et peuvent aiguiller leurs interlocuteurs∙trices vers une offre psycho-oncologique appropriée le cas échéant. Les psycho-oncologues accompagnent les personnes touchées par le cancer et leurs proches et les aident à gérer la situation.  

Si vous souhaitez bénéficier d’un conseil dans les domaines ci-dessus, je vous invite à prendre contact avec la ligue contre le cancer de votre canton de résidence et à convenir d’un rendez-vous par téléphone ou sur place. 

Parler de ses peurs, de ses soucis et de ses besoins ou tirer au clair certaines questions avec un ou une spécialiste peut être utile. L’équipe d’InfoCancer est là pour vous si vous le souhaitez. Son offre : un soutien apporté avec compétence et empathie dans toutes les questions qui ont trait au cancer, de la prévention et du traitement à la vie pendant et après la maladie. InfoCancer n’est pas un service médical, mais l’équipe, au bénéfice d’une formation en soins infirmiers, dispose d’une solide expertise dans le domaine de la médecine et propose également un soutien émotionnel.  

Vous pouvez joindre InfoCancer au 0800 11 88 11 (appel gratuit), sur le chat ou sur WhatsApp du lundi au vendredi, de 10 h à 18 h. Il n’est pas nécessaire de prendre rendez-vous. 

« Chères expertes, chers experts. Je me demande comment les autres survivants du cancer gèrent la charge mentale. Dans les articles, on lit souvent que le suivi psycho-oncologique, la pleine conscience, le yoga etc. permettent de devenir beaucoup plus fort et d’acquérir de nouvelles qualités. Il suffirait d’apprendre à accepter la maladie. L’auto-optimisation prônée dans notre société tournée vers la performance s’immisce jusque dans la maladie. Je commence à avoir l’impression qu’il y a beaucoup de tabous. On se mure dans le silence ou exprime un simple « mal à la tête » quand on broie du noir. Comment se portent les autres après 2, 5, 10 ans ? Soleil sans nuage et gratitude ? Ou passent-ils aussi par des périodes plus difficiles ? »
— Question de Copito (10 mai 2021)­

Sarah Stoll, Conseillère spécialisée Cancer Survivorship :

L’expérience du cancer ébranle la personne dans tout son être, ainsi que son entourage. La vie continue, mais rarement de la même manière qu’avant la maladie. On dit à beaucoup de gens qu’ils sont guéris, qu’ils peuvent être reconnaissants. Mais ces personnes ne se sentent pas en bonne santé, ont des effets secondaires à long terme ou ressentent des séquelles, sont anxieuses, ont perdu confiance en leur corps et associent le moindre malaise à la maladie. Accepter cet état de fait est une tâche énorme. C’est pourquoi je plaide en faveur d’un moyen de faire face à ce problème ; de la même manière que pour une maladie chronique.

D’après mon expérience, la composante mentale n’est pas suffisamment prise en compte, surtout sur le long terme. Je pense qu’il faut accorder plus d’attention à l’acceptation et à l’explication de la maladie ; définir DANS QUEL BUT et non POURQUOI. Bien sûr, il est très important de s’approprier des méthodes comme la méditation basée sur la pleine conscience, la relaxation, le yoga, les sports d’endurance, la gestion de l’anxiété ou l’autorégulation. Ces nouvelles ressources pourront alors favoriser une plus grande autonomie. Pourtant, le choc de l’expérience du cancer exige une nouvelle réalité ; l’ancienne peut rarement être maintenue. Les handicaps invisibles demeurent. La personne touchée a changé et cela doit être reconnu, accepté et géré. Les survivants du cancer connaissent tous des hauts et des bas, des jours sombres et des moments où ils ont l’impression que rien n’avance. Nous essayons de les conseiller et de les aider à atteindre – malgré l’expérience du cancer – une qualité de vie acceptable, même si celle-ci doit être complètement redéfinie.

Problèmes financier et d'assurance sociale

«Monsieur Netzer, j’aimerais vous adresser la question suivante : 
Ayant de nouveau reçu un diagnostic de cancer en mars 2025, j’ai informé mon employeur que de plus amples investigations étaient prévues. Ces examens ont été réalisés et j’ai rendez-vous lundi prochain, le 5.5.2025, à l’Hôpital de l’Île à Berne pour discuter des résultats exacts (PET-CT) et du plan de traitement. Je ne suis pas en incapacité de travail actuellement et n’ai donc pas de certificat médical pour l’instant. 

Un licenciement au 30.4.2025 est-il valable, compte tenu du fait que l’employeur était au courant que j’étais de nouveau malade et qu’il savait que je serais par conséquent en incapacité de travail ? 
Merci beaucoup de me donner une réponse définitive. Meilleures salutations. »

— Question d'Ursula (28 avril 2025)

Nicolas Netzer, assistant social MSc et conseiller à la Ligue bernoise contre le cancer

Bonjour, merci beaucoup de votre demande. 

Je ne peux malheureusement pas vous donner de réponse définitive, car selon la jurisprudence, un examen approfondi du cas spécifique est nécessaire pour cela. 

Cadre légal 

En vertu de l’art. 336c al. 1 let. b CO, un licenciement ne peut pas être prononcé lorsqu’une personne est en incapacité totale ou partielle de travail résultant d’une maladie ou d’un accident sans faute de sa part. Le délai de protection est fixé comme suit : 

  • 1re année de service : 30 jours 
  • 2e à 5e année : 90 jours 
  • Dès la 6e année : 180 jours 

Un licenciement prononcé pendant le délai de protection n’est pas valable. En revanche, si l’incapacité de travail survient après la notification du licenciement, ce dernier reste valable, mais le délai de congé est prolongé jusqu’à ce que la personne reprenne le travail ou, au plus tard, jusqu’à la fin du délai de protection (art. 336c al. 2 CO).  

Valeur probante du certificat médical 

Un certificat médical est un indice fort d’une incapacité de travail, mais il ne constitue pas une preuve absolue. S’il atteste seulement une maladie, cela ne signifie pas nécessairement qu’il y ait incapacité de travail au sens du droit du travail. L’élément déterminant est de savoir si, au moment de la réception du congé, vous étiez effectivement en incapacité de travail. En conséquence, le libellé du certificat et le moment de la consultation jouent un rôle central. 

Les tribunaux examinent dans chaque cas particulier si, nonobstant le certificat médical, les conditions qui donnent lieu à une période de protection sont remplies dans les faits. Les employeurs sont régulièrement confrontés à des certificats médicaux qui attestent une incapacité de travail antérieure à la consultation médicale. En règle générale, ces certificats suscitent l’incompréhension chez l’employeur et leur valeur probante est remise en question. Le Tribunal administratif fédéral a toutefois établi, en résumé, qu’un certificat médical n’est pas irrecevable en soi simplement parce qu’il a été délivré rétroactivement. 

Signification dans votre cas 

Si j’ai bien compris vos explications, le licenciement a été prononcé au 30 avril, le délai de congé courant à compter du 1er mai. 

Si vous présentez maintenant un certificat médical qui confirme rétroactivement votre incapacité de travail, il est possible que le licenciement soit considéré comme nul si vous étiez déjà en incapacité de travail le jour où vous avez reçu la notification du congé. Je ne peux toutefois pas dire avec certitude si la valeur probante du certificat médical délivré rétroactivement est suffisante. 

Si le médecin vous délivre un certificat confirmant votre incapacité de travail à compter d’une date ultérieure (p. ex. à partir de votre rendez-vous médical du 5 mai), l’incapacité de travail entraînerait la suspension du délai de congé, mais le licenciement lui-même resterait valable. Si vous êtes par exemple dans votre 3e année de service, le délai de congé (trois mois en général) serait prolongé de 90 jours au maximum. 

Je vous conseille de prendre contact avec un service juridique spécialisé en droit du travail dans votre canton de résidence lorsque vous aurez reçu votre certificat médical. Dans le canton de Berne, vous pouvez par exemple vous adresser à l’autorité de conciliation. 

Je vous recommande en outre de prendre rendez-vous auprès de la ligue contre le cancer de votre canton/région pour un entretien-conseil. Je peux imaginer que d’autres questions se posent sur le maintien du versement du salaire, l’assurance d’indemnités journalières, l’assurance chômage, etc. L’équipe de conseil de la Ligue contre le cancer vous aidera volontiers à clarifier les choses. 

 

«Bonjour,  J’aimerais vous demander conseil. J’espère que c’est possible par ce canal. 

Ma situation : 

Domicilié en Allemagne, j’enseigne la musique à temps partiel dans deux écoles en tant que frontalier (taux d’activité : 28 % et 11,11 %). 

Atteint d’un adénocarcinome de l’œsophage dont le diagnostic a été posé en février 2021, j’ai été opéré ; le traitement a été complété par une chimiothérapie et une immunothérapie. Du fait de la maladie, j’ai été en incapacité de travail jusqu’en février 2023. En mai 2023, une récidive a été découverte dans le poumon et je suis à nouveau une chimiothérapie et une immunothérapie. 

Quand l’assurance d’indemnités journalières est arrivée à expiration en février 2023, nous avons commencé une réadaptation. Les démarches ont été organisées par l’assurance perte de gain et l’AI, et j’ai alors travaillé jusqu’en juillet 2024 y compris. Depuis août 2024, je suis à nouveau en incapacité de travail. 

L’assurance perte de gain m’a appelé récemment (mon employeur a changé d’assureur dans l’intervalle) pour me faire savoir qu’elle ne verserait plus de prestations. L’information reçue de l’ancienne assurance était qu’elle verserait des indemnités journalières pendant 24 mois, qu’il y aurait ensuite un délai d’attente de 6 mois et qu’il serait alors possible de percevoir des prestations pour une nouvelle période de 24 mois. Sauf erreur de ma part, cette question n’est pas réglée par la loi, mais relève de l’assurance. 

La direction des écoles m’a appelé aujourd’hui pour me dire que mon contrat de travail sera résilié au 31.7. Est-ce que je bénéficie d’une protection contre le licenciement en raison de mon incapacité de travail ? 

Comme je ne serai plus employé en Suisse, pourrai-je conserver malgré mon assurance-maladie suisse ? 

Merci beaucoup d’avance et meilleures salutations»
— Question de Philipp (23 avril 2025)

Nicolas Netzer, assistant social MSc et conseiller à la Ligue bernoise contre le cancer

Bonjour, Merci de votre demande. Je réponds volontiers à vos questions : 

1. Assurance d’indemnités journalières et prestations obligatoires 

En Suisse, la réglementation légale (art. 324a CO) prévoit une couverture salariale relativement limitée en cas de maladie. C’est pourquoi un grand nombre d’employeurs concluent une assurance d’indemnités journalières collective pour leurs employé∙e∙s ; le plus souvent, celle-ci couvre 80 % du salaire pendant 720 jours. Cette prestation n’est toutefois pas inscrite dans la loi, mais réglée par contrat. Aux termes des dispositions légales, il n’existe donc pas de délai ou de reprise automatique du versement des indemnités journalières après six mois. Les modalités dépendent du contrat d’assurance qui a été signé. Pour savoir ce qu’il en est, il serait nécessaire de vérifier les conditions prévues dans le contrat, à savoir, dans la majorité des cas, les conditions générales contractuelles (CGC) de l’assureur. La plupart des assureurs définissent dans leurs CGC ce qu’ils entendent par « rechute » ainsi que les conditions qui doivent être remplies pour ouvrir un nouveau cas d’assurance donnant droit à de nouvelles prestations. 

2. Protection contre le licenciement en cas de maladie 

L’art. 336c CO (Code des obligations) prévoit une protection contre le licenciement en cas de maladie lors d’un contrat de travail à durée indéterminée. La durée de cette protection dépend de la durée des rapports de travail. 

Années de service 

Délai de protection 

1re année (après le temps d’essai) 

30 jours 

2e à 5e année comprise 

90 jours 

Dès la 6e année 

180 jours 

Le contrat de travail et la convention collective de travail (CCT) peuvent définir des délais plus longs, mais pas plus courts. 

Si un licenciement est prononcé durant le délai de protection, il n’est pas valable. Il devra être notifié à nouveau une fois le délai de protection écoulé. S’il a été prononcé avant la maladie, il reste valable, mais le délai de congé est suspendu pendant l’arrêt maladie et recommence à courir après la fin du délai de protection. 

Une nouvelle maladie entraîne un nouveau délai de protection. Mais attention : une rechute ou des séquelles consécutives à la maladie primaire ne déclenchent pas de nouveau délai de protection. Pour la même maladie, une rechute ou des séquelles consécutives à la maladie primaire, la durée de la protection contre le licenciement se limite, comme mentionné plus haut, à 30, 90 ou 180 jours en fonction du nombre d’années de service. Si, par exemple, un cancer a pour séquelles une fatigue chronique, celle-ci ne déclenche pas de nouveau délai de protection. 

Compte tenu de votre description, il semblerait que le délai de protection lors de la première incapacité de travail ait déjà expiré. Malheureusement, la récidive ne donne pas lieu à un nouveau délai de protection. 

3. Assurance-maladie en Suisse malgré la perte de travail 

L’obligation d’être assuré en tant que frontalier disparaît à l’arrêt de l’activité professionnelle exercée en Suisse. Si vous souhaitez rester assuré, à titre facultatif, auprès de votre caisse-maladie suisse, vous devez vous adresser à celle-ci, car ce sont ses dispositions qui s’appliquent. Dans ce cas, la question se pose de savoir pourquoi vous souhaitez garder votre assurance en Suisse. Est-ce là que le traitement est effectué ? 

Je vous recommande de prendre contact avec la ligue contre le cancer du canton dans lequel vous êtes actif en tant que frontalier. L’équipe de conseil pourra vous aider à clarifier vos questions en détail, par exemple en vérifiant les CGC. 

«1. Quelle est la meilleure façon de procéder quand on postule après une pause forcée de plusieurs années ? En cas de lacune de plusieurs années dans son curriculum, il est fort probable qu’on ne sera même pas invité à un entretien. Si on mentionne la maladie pour expliquer cette lacune, les chances de décrocher un entretien diminuent aussi. Une lacune d’une année pourrait encore s’expliquer par un congé sabbatique, mais quand la pause est de plusieurs années ?  
 
2. Si on finit tout de même par décrocher un entretien, que doit-on mentionner et comment le faire au mieux si on ne veut pas effrayer l’employeur avec la maladie et l’AI ? On n’est certes pas obligé de dévoiler le diagnostic, mais il faut néanmoins donner une explication pour montrer qu’on est digne de confiance, en particulier quand on est à la recherche d’un emploi à temps partiel parce qu’on n’est pas pleinement apte à travailler et qu’on touche une rente partielle de l’AI. Qu’en pensez-vous ?  
 
3. Au cas où on recevrait une offre, les conditions de l’assurance d’indemnités journalières jouent également un rôle important : est-on accepté après une maladie, et si oui, y a-t-il des exclusions en cas de récidive ? Comme dire cela à l’employeur sans lui faire peur ?  
 
4. Si on a de la chance et qu’on décroche le poste, mais qu’on ne peut pas assumer la même charge de travail qu’une personne en bonne santé, ce serait bien que l’employeur puisse en tenir compte. Cela présuppose toutefois qu’il soit au courant. Mais je crains vraiment qu’on n’obtienne pas le poste si on communique cela à l’avance. Dans notre société axée sur la performance, les entreprises vivent de leurs profits. Si elles reçoivent dix bonnes candidatures, dont neuf de personnes qui n’ont pas de problèmes de santé, elles vont donner la préférence aux candidats en bonne santé, non ?  
 
Merci beaucoup pour vos réponses. »
— Frage von Maja (15 avril 2025)

Nicolas Netzer, assistant social MSc et conseiller à la Ligue bernoise contre le cancer, région Berne Mittelland :

Bonjour, Merci de votre demande. 
Faut-il oui ou non divulguer le diagnostic ? 

Quand on postule à un nouvel emploi après un cancer, la question se pose de savoir s’il faut mentionner la maladie ou pas. La règle est la suivante : en principe, seules les atteintes qui limitent l’accomplissement de l’activité envisagée doivent être indiquées, mais pas leur cause. 

Exemple : une personne qui ne peut plus soulever de lourdes charges devrait le mentionner, mais elle n’est pas tenue de dire que cette limitation est due à un cancer. En revanche, si la capacité de performance est rétablie et que les tâches peuvent être réalisées sans problème, il n’y a aucune obligation de divulguer la maladie. 

Les employeurs ne peuvent poser des questions sur l’état de santé qu’en relation directe avec les tâches à accomplir. Il est important de ne pas se borner à évoquer les limitations, mais de mettre en avant ses forces et sa motivation, notamment lorsqu’on vise un emploi à temps partiel. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez faire et apporter, même à un taux d’activité réduit. Montrez que vous évaluez vos possibilités actuelles de manière réaliste. Cela témoigne de votre professionnalisme. 

Pour ce qui est de savoir s’il faut divulguer le diagnostic, et ce qu’il faut en dévoiler, il n’est pas possible de donner une réponse générale. Dans la pratique, la franchise implique certes un risque, mais elle offre aussi la chance de susciter une certaine compréhension. Cela dépend fortement du secteur d’activité et de la culture d’entreprise, mais aussi de votre besoin personnel de transparence. Dans le cas du cancer, nous avons heureusement souvent fait l’expérience que la franchise est appréciée et que les employeurs font preuve de bienveillance envers les personnes concernées. 

Questions relatives à l’assurance : quels éléments faut-il prendre en considération ? 

La couverture assurée par l’assurance d’indemnités journalières dépend des conditions générales de l’assurance concernée (CGA). Les possibilités sont notamment les suivantes : 

  • Couverture complète : en cas de capacité de travail complète au début de l’activité, aussi après des antécédents de maladie. 
  • Réserve ou exclusion : après examen médical, une exclusion peut être prononcée pour certains diagnostics. Les grandes compagnies d’assurance renoncent toutefois souvent à soumettre les nouveaux employés à un examen médical. Si elles y renoncent, une réserve ou une exclusion n’est plus possible a posteriori. 
  • Réduction des prestations : en cas d’antécédents de maladie, le versement d’indemnités journalières est souvent limité dans le temps. 

Important : dans l’éventualité où vous devriez remplir un questionnaire médical, celui-ci est adressé directement à vous-même, et pas à votre employeur. Vous devez impérativement répondre à ce questionnaire en disant la vérité, sinon l’assurance pourra faire valoir une violation de l’obligation de déclarer. Renvoyez le questionnaire dûment complété directement à l’assureur et pas à l’employeur. Son contenu ne regarde pas ce dernier. 

En outre, si, chez votre dernier employeur, vous êtes passée directement de l’assurance collective d’indemnités journalières à l’assurance individuelle, le transfert dans la nouvelle assurance collective est généralement possible sans réserve (convention de libre passage des assureurs)  

Conseil : si vous savez auprès de quelle compagnie le nouvel employeur est assuré, vous pouvez généralement consulter les CGA en ligne. 

Incitations pour les employeurs — soutien apporté par l’AI 

L’AI propose de nombreux instruments pour favoriser la réadaptation : 

  • conseil et suivi ; 
  • placement à l’essai ; 
  • subventions salariales et allocations d’initiation au travail ; 
  • location de services ; 
  • indemnités en cas d’augmentation des cotisations. 

Ces incitations peuvent faciliter la décision d’embauche à l’employeur. Le mieux est de clarifier directement les possibilités avec l’office AI de votre canton de résidence. 

Dans ce cas également, je vous recommande de demander conseil à votre ligue cantonale/régionale contre le cancer.

«Quels éléments faut-il prendre en compte lorsqu’on est au bénéfice d’une rente complète de l’AI et qu’on aimerait, à un moment ou à un autre, voir si on arrive à recommencer à travailler, le cas échéant en procédant à une réadaptation par étapes ? Le retour à mon ancien poste n’étant plus possible, il faudrait trouver un nouvel emploi. Le travail que j’exerçais à 100 % était très complexe. Je n’y arriverais plus, même à temps partiel. Je pourrais tout au plus essayer une autre activité simple à un taux très réduit, et il n’est même pas sûr que j’y parviendrais. Cet ancien travail était bien payé et la rente AI (la rente de la caisse de pension est déterminante) a été calculée sur la base de ce salaire, ce qui me permet de m’en sortir.

Que se passerait-il si j’essayais de travailler à temps partiel en cherchant un emploi simple mal rémunéré, mais que je n’y arrivais pas et que j’étais à nouveau en arrêt maladie à 100 % ? L’AI reprendrait-elle toute la procédure d’examen à zéro ? Quel salaire serait pris en compte ? L’ancien, perçu avant la maladie, ou le nouveau dans le cadre de l’emploi à temps partiel ?

Est-ce que je perdrais la rente de la caisse de pension de mon ancien employeur, calculée sur la base de l’ancien salaire élevé, et est-ce que je toucherais tout au plus — pour autant que je la touche — une rente AI de la caisse de pension du nouvel employeur ? Ou aurais-je, après cette tentative ratée auprès d’un nouvel employeur, malgré tout droit à la rente de l’ancienne caisse de pension ? Sans celle-ci, je n’arriverais pas à joindre les deux bouts. 
J’ai également entendu dire que, lorsqu’on touche une rente AI complète, il est tout de même possible de travailler un peu. Est-ce exact ? À quel pourcentage et selon quelles modalités ? À quoi faut-il faire attention ?  
Merci de vos conseils pour que je puisse trouver la meilleure solution.»
— Frage von Maja (15 avril 2025)

Nicolas Netzer, assistant social MSc et conseiller à la Ligue bernoise contre le cancer, région Berne Mittelland :

Une réponse plus détaillée a été envoyée à la personne qui a posé les questions. 

Merci beaucoup de votre message. 

Votre demande est complexe. Il y a un certain nombre de points à observer. J’essaie de vous résumer les choses clairement, mais je vous recommande en tous les cas de prendre conseil auprès de votre ligue régionale ou cantonale contre le cancer.  

Points clés/Résumé : 

  • Calcul de la rente AI : le degré d’invalidité est déterminé en comparant le revenu antérieur et le revenu qui pourrait être réalisé actuellement. À partir d’un degré d’invalidité de 70 %, l’assuré∙e a droit à une rente complète, même lorsqu’il subsiste une capacité de travail résiduelle. 
  • Travailler lorsqu’on touche une rente AI : une activité professionnelle est autorisée et souhaitée, même si vous percevez une rente complète de l’AI, pour autant que vous en informiez l’office AI dont vous dépendez. La rente n’est adaptée que si la capacité de travail s’améliore durablement (pendant au moins trois mois). 
  • Délai de protection de trois ans : si votre rente est réduite ou supprimée, vous bénéficiez d’une protection particulière durant les trois années qui suivent. En cas de nouvelle incapacité de travail (au moins 50 %, pendant au moins 30 jours), vous percevez une prestation transitoire, sans devoir effectuer à nouveau toute la procédure auprès de l’AI. 
  • Caisse de pension : pendant le délai de protection, c’est la caisse de pension à laquelle vous étiez affiliée précédemment qui reste compétente. En cas de réadaptation réussie, la responsabilité passe à la nouvelle institution de prévoyance après trois ans. 
  • Surindemnisation : le total des prestations (revenu de l’activité lucrative + rente AI + rente de la caisse de pension) ne doit pas dépasser 90 % du revenu antérieur. Si ce taux est dépassé, la caisse de pension peut réduire ses prestations. 
  • Soutien à la réadaptation : vous avez droit à différentes offres de soutien de l’AI (placement à l’essai, reclassement, orientation professionnelle, p. ex.), de la ligue régionale contre le cancer et d’institutions spécialisées comme la fondation Profil.

« Une leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) de type B à risque élevé a été diagnostiquée chez ma fille (20 ans) quand elle avait 15 ans. Le traitement est terminé depuis presque 3 ans. Malheureusement, elle souffre beaucoup des cicatrices permanentes qui marquent son corps. Qui pourrait l’aider ? De plus, elle souffre de nécroses des articulations. Elle a déjà été opérée deux fois de la hanche. La 2e hanche, ainsi que les 2 genoux et maintenant aussi son épaule, sont gravement nécrosés. Comment peut-on arrêter ça ? Comment établir une collaboration entre l’orthopédie, l’oncologie et le médecin de famille ? En parallèle, notre fille se bat pour poursuivre son apprentissage d’ASSC. L’AI ne la soutient pas car la profession n’est pas adaptée à sa santé. Qui pourrait la soutenir ? »
— Question de C. E. (20 mai 2021)

Zuzana Tomasikova, Responsable de la section des survivants auprès de Cancer de l'Enfant Suisse :

A 20 ans, votre fille a déjà un lourd vécu – un vécu que vous partagez avec elle. Les séquelles de la LAL et de ses traitements sont encore très présentes dans la vie quotidienne de votre fille. Bien que cela ne vous apporte probablement que peu de réconfort, vous n’êtes pas seules dans cette situation. C’est précisément pour cela que Cancer de l’enfant en Suisse a créé un centre de compétences pour les jeunes adultes guéris . Je me tiens à votre entière disposition pour un entretien de conseil individuel. Pour sa part, votre fille pourrait grandement bénéficier d’une consultation de suivi coordonnée. Pour les questions relatives à l’AI, je peux vous proposer une consultation juridique gratuite, que nous avons mise en place avec Procap. Vous y trouverez un soutien juridique proposé par des avocats qui connaissent bien les différents défis auxquels sont confrontés les survivors, les enfants ayant survécu au cancer. Votre fille pourrait également être intéressée par une consultation ASK (éducation sexuelle - sexualité - image du corps), qui porterait sur le thème des cicatrices.

Chacun d’entre nous, qu’il ait ou non été confronté au cancer, cherche des « stratégies d’adaptation » pour le quotidien. Pour certains survivants, la solution se trouve dans les discussions avec d’autres personnes qui partagent le même vécu. Certains se contentent d’écouter les autres et d’autres voudraient tout oublier. Malheureusement, cette dernière stratégie ne fonctionne pas lorsqu’on est confronté quotidiennement à la douleur (ou aux cicatrices / prothèses) ... Outre les réunions de réseau, d’autres mesures / possibilités me viennent à l’esprit pour votre fille ; par exemple, une réadaptation pour jeunes adultes, ainsi que les « WeCanDays », un week-end pour les survivants, encadré par des professionnels, qui propose de nombreux ateliers ainsi que la possibilité de discuter avec des spécialistes de différents domaines liés aux survivants. En outre, Cancer de l’enfant en Suisse propose régulièrement un week-end encadré par des professionnels qui pourrait vous intéresser, car il s’adresse spécifiquement aux parents de survivants (adultes). Je me tiens à disposition pour vous fournir des détails sur les offres mentionnées lors d’un entretien individuel/téléphonique et, en tenant compte de votre situation personnelle, pour vous présenter l’offre de soutien appropriée sans engagement. Je vous adresse mes meilleurs vœux pour la suite. Vous pouvez me joindre par le biais de notre service spécialisé.

« Bonjour. J'ai mon neveu qui aura 20 ans dans 1 mois et demi qui a une leucémie diagnostiquée depuis 1 mois environ. Il était à l'armée et allait chercher des stages pour une formation à l'HETSL. Les médecins ont dit que le traitement allait être long. Comme il ne gagne pas sa vie, comment peut-il bénéficier d'une aide financière durant la période de traitement et doit-il s'inscrire à l'AI ?
Merci d'avance pour votre réponse. »
— Question de S.L. (13 mai 2021)

Zuzana Tomasikova, responsable du centre de compétence Jeunes adultes guéris de Cancer de l’Enfant en Suisse :

Bonjour,
La situation de votre neveu vous préoccupe, c’est parfaitement compréhensible ! Votre neveu a plusieurs possibilités pour obtenir du soutien et des informations :
Les assistants sociaux de la Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) ou de la Ligue cantonale ou régionale la plus proche de son domicile accompagnent votre neveu tout au long de la maladie dans des démarches concrètes. Ils le conseillent sur les prestations de l’assurance-maladie ou celles de l'assurance-invalidité. Lors de difficultés budgétaires, de frais supplémentaires non pris en charge par une assurance, ils cherchent des solutions en vue d’obtenir une aide matérielle.
L’organisation « Cancer de l’Enfant en Suisse » travaille aussi en étroite collaboration avec « Procap », afin que les personnes concernées puissent bénéficier gratuitement d'un conseil juridique concernant les services susmentionnés. Si vous êtes intéressée, je serais heureuse de coordonner un rendez-vous /une information appropriés. Si votre neveu est également intéressé à un échange avec des personnes qui ont été dans la même situation que lui, je peux aussi le mettre en contact avec le groupe Adult Survivors. Les (jeunes) adultes ont eu un cancer dans l'enfance ou l'adolescence ou en tant que jeunes adultes et sont considérés comme guéris.

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