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Ligue contre le cancerConsultationSanté et tumeurs fémininesConsultation
Consultation en ligne

Santé et tumeurs féminines

Des expertes et experts répondent à vos questions

En Suisse, les cancers féminins, notamment du sein, de l'utérus et des ovaires, représentent un enjeu majeur de santé publique. Chaque année, des milliers de femmes sont diagnostiquées, mais grâce aux progrès constants dans la recherche, le dépistage précoce et les traitements, les chances de guérison s'améliorent considérablement. Pour mieux comprendre ces maladies et les options disponibles, mais aussi comment les prévenir, l'information par des professionnels expérimentés est essentielle. 

Sur cette page, vous trouverez les questions qui ont été adressées à notre équipe d'expert·e et leurs réponses dans le cadre de consultations en ligne sur la thématique "Santé et tumeurs féminine". 

Questions & réponses des expert·es

Dépistage

« Bonjour.
La semaine dernière, j'ai passé un contrôle gynécologique et aujourd'hui, j'ai reçu le résultat par la poste. Il y est écrit que des cellules anormalement modifiées ont été détectées au niveau du col de l'utérus. J'ai immédiatement appelé mon gynécologue, mais il est en vacances jusqu'à la semaine prochaine. J’aimerais savoir ce que cela signifie pour moi. Je deviens presque folle. Le mot "anormales" me fait tellement peur. Je suis d'autant plus inquiète que l'avant-dernier frottis remonte à deux ans et que cette fois-ci, je suis allée chez le gynécologue pour des troubles : entre les règles, j'avais des pertes vaginales permanentes, tantôt sanguinolentes, tantôt jaunâtres. »
— Question de Lisa (6 octobre 2023)­

Dr méd. André Kind, médecin-chef de la polyclinique et de la consultation dysplasie/HPV à l'Hôpital universitaire de Bâle :

Un résultat anormal du frottis n'est pas un diagnostic de cancer. Le cancer du col de l'utérus se développe généralement très lentement sur de nombreuses années. Les femmes qui se soumettent régulièrement à un examen de dépistage pendant des années doivent s'attendre à ce que parfois tout ne soit pas en ordre. Souvent, il ne s'agit que d'une inflammation inoffensive du col de l'utérus. Et même les premières modifications tissulaires disparaissent d'elles-mêmes chez de nombreuses femmes. Ce n'est que lorsque ces modifications tissulaires ne guérissent pas d'elles-mêmes qu'elles doivent être enlevées. Lors de cette intervention le reste du col de l'utérus et l'utérus sont épargnés. Une fois la plaie guérie, il n'y a aucune restriction à respecter. Vous pouvez donc attendre sereinement le retour de votre gynécologue.

« Bonjour, âgée de 24 ans, j’ai effectué mon premier test de Pap (à Pérouse, où je fais mes études) en mars dernier. Celui-ci a révélé la présence de cellules atypiques (ASCUS). Résultats de la colposcopie réalisée à Trapani : SIL de bas grade, test HPV (détection de l’ADN viral) positif avec mise en évidence des génotypes 16-53 et micro-biopsie (biopsie du museau de tanche h 6 h 12 h 10). L’examen histologique a montré la présence d’une néoplasie squameuse intra-épithéliale (CIN 2) de haut grade. En conséquence, on m’a vivement recommandé une intervention. Ma gynécologue à Pérouse, qui a consulté de son côté d’autres spécialistes à propos de mon cas, m’a quant à elle recommandé la vaccination (la première dose m’a été administrée début septembre, la seconde est programmée début octobre) et des compléments alimentaires à prendre tous les deux soirs pendant trois mois en alternance avec des ovules vaginaux ISIDE CAPS 22 pour voir si la lésion régresse spontanément et s’il est possible d’éviter la conisation. Pour être sincère, j’ai peur que la lésion ne se transforme en carcinome cervical ou autre et je suis également inquiète à l’idée d’une éventuelle conisation. Est-il possible que la lésion disparaisse d’elle-même ? Merci ! »
— Question de Francesca Paola (22 septembre 2021)­

Dr méd. André Kind, médecin-chef de la polyclinique et de la consultation dysplasie/HPV à l'Hôpital universitaire de Bâle :

Bonjour Francesca Paola,

Il est compréhensible que le diagnostic de néoplasie cervicale intra-épithéliale de type 2 (CIN2) vous inquiète et vous déstabilise. Il est rare qu’une CIN2 se transforme en carcinome cervical. Bien plus fréquemment, ces modifications disparaissent d’elles-mêmes (voir la page 29 de la brochure Le cancer et les lésions précancéreuses du col de l’utérus. Par ailleurs, le cancer du col de l’utérus est un cancer qui se développe lentement. Compte tenu de ces deux éléments, on n’opère plus systématiquement une CIN2 aujourd’hui, en particulier quand la femme est jeune comme vous, mais des contrôles réguliers sont impérativement nécessaires (chez nous, tous les six mois). Si les modifications cellulaires évoluent vers une CIN3, nous conseillerions également la conisation.

La vaccination contre les HPV est une excellente chose, mais elle n’est efficace que contre les types de papillomavirus humains avec lesquels vous n’avez pas encore été en contact. Elle ne fera pas disparaître les modifications cellulaires que vous présentez actuellement.

Y a-t-il d’autres mesures que vous pouvez prendre ? La seule chose qui a réellement été démontrée, c’est que le tabagisme augmente le risque de développer un cancer ou une lésion précancéreuse du col de l’utérus. Si vous fumez, nous vous conseillons donc instamment d’arrêter. La Ligne stop-tabac propose aux fumeuses et aux fumeurs un accompagnement téléphonique pour faciliter le processus de désaccoutumance tabagique.

Pour ce qui est des compléments alimentaires, leur efficacité n’a pas été démontrée.

« Madame, Monsieur,
Atteinte d’un cancer du sein en 2007, j’ai subi une mastectomie du sein droit. Heureusement, il n’y avait pas de métastases, mais par sécurité, onze ganglions lymphatiques ont été enlevés. La tumeur n’était pas visible sur la mammographie ; elle a été découverte lors d’une échographie. À ce jour, je ne présente aucun trouble et le cancer n’est pas revenu :-).
Ma question est la suivante, car les avis médicaux que j’ai reçus divergent : une mammographie du sein restant est-elle impérativement nécessaire ? L’échographie réalisée tous les six mois n’est-elle pas suffisante ?
Merci beaucoup et meilleures salutations »

— Question de SIbirien (24 septembre 2021)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Une mammographie devrait être réalisée régulièrement une fois par an même sans suspicion particulière. L’objectif de cet examen est de déceler le plus rapidement possible une éventuelle tumeur dans le deuxième sein. La mammographie permet un diagnostic précoce, avant l’apparition de symptômes. Suivant la densité du tissu mammaire, elle est complétée par une échographie (ultrasons). Dans certains cas spécifiques, une IRM (imagerie par résonance magnétique) est nécessaire pour exclure une deuxième tumeur.

Même si dans votre cas la mammographie effectuée il y a 14 ans n’avait pas permis de déceler la tumeur, il est très probable qu’aujourd’hui une éventuelle tumeur dans le sein gauche serait visible à la mammographie.

« Bonjour, j’ai consulté mon gynécologue il y a quatre semaines pour une petite boule sous l’aisselle.
Il m’a prescrit une crème hormonale en disant qu’il s’agit d’un ganglion lymphatique. Un nouveau rendez-vous a été fixé en novembre. Le nodule n’a toujours pas disparu. Faut-il patienter jusqu’au prochain rendez-vous ?
Merci de votre réponse ! Meilleures salutations »
— Question de Vroni (12 octobre 2021)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Vous avez senti un nodule dans le creux axillaire. Votre gynécologue vous a examinée et vous a fixé un rendez-vous en novembre pour un contrôle. À ce jour, le nodule n’a pas régressé. Par précaution, adressez-vous à un centre du sein certifié, mais rendez-vous également à votre contrôle chez le gynécologue en novembre.

Prédisposition génétique

Entre 5 et 10 % des personnes atteintes d’un cancer ont une mutation congénitale du matériel génétique qui favorise l’apparition d’un cancer. 

«adressée à Madame Knabben
À propos de tests génétiques : un test génétique est-il indiqué en cas de cancer du sein métastatique HER 2 négatif (depuis 4 ans) dans l’optique d’une éventuelle ablation des ovaires ? J’ai 60 ans.
Dans ma parenté, ma cousine est décédée d’un cancer du sein (1er diagnostic à environ 50 ans, 2e à 60, puis décès à la suite de métastases hépatiques) et ma tante également. Ma grand-mère et mon cousin (environ 48 ans) sont décédés d’un cancer du pancréas. Tous ces cas sont survenus du côté maternel.
Merci de votre réponse .»
— demande de Vivi (29.10.24)­

Dr med. Laura Knabben, spécialiste en prédispositions génétiques, médecin adjointe et responsable du centre du sein Berne-Soleure au Bürgerspital de Soleure:
Dans votre famille, plusieurs cancers sont survenus chez des parents au deuxième et troisième degré du côté maternel.
Pour savoir si un test génétique serait indiqué, la question devrait être examinée dans le cadre d’une consultation génétique. Si l’existence d’une mutation est démontrée, une ablation des ovaires peut être judicieuse le cas échéant même lors d’un cancer du sein métastatique si la maladie est stable. Le résultat du test génétique peut également donner des informations pour des options thérapeutiques supplémentaires. Il peut aussi fournir des indications importantes pour les membres de votre famille.
Le mieux est de discuter avec votre oncologue ou votre gynécologue pour déterminer si un test génétique est indiqué et utile dans votre cas.

« Bonjour. Je m'adresse à vous avec des questions, car nous obtenons des renseignements différents. Vous pouvez peut-être nous aider.
Ma sœur, 54 ans, a été diagnostiquée avec un cancer du sein au 3ème degré. Pour l'instant, des examens sont encore en cours concernant des éventuelles métastases. Moi-même, 58 ans, j'ai un tissu mammaire très dense (C) et de nombreux kystes et je dois passer tous les 1,5 à 2 ans une mammographie suivie d'une échographie. J'ai deux filles. Nous avons bien sûr aussi réfléchi à ce que tout cela signifie pour nous. En plus de cela, la tante (la sœur de mon ex-mari) a aussi un cancer du sein.
Nous avons déjà parlé à nos gynécologues respectifs. Mais chacun dit quelque chose de différent. On a dit à la plus jeune fille que la personne qui a un cancer peut faire un test génétique. À la fille du milieu on a dit que moi, en tant que mère, je pouvais faire un test génétique.
Le test est toutefois très cher et n'est pas nécessairement pris en charge par la caisse de maladie.
Qui doit vraiment faire le test génétique ?
J'ai également demandé à ma gynécologue s'il ne serait pas judicieux de faire une IRM pour voir la stratification du sein. Elle m'a dit que comme j'avais eu une mammographie et une échographie au début de l'année, l'assurance refuserait probablement de couvrir les frais d’une IRM. Toutefois une personne concernée m'a déjà dit qu'elle était dans la même situation et que ce n'est qu'à l'IRM qu'on a vu la tumeur. Qu'est-ce qui est logique maintenant ?
Je me réjouis d'avoir de vos nouvelles et vous remercie d'avance. »
— Question de Liselotte (12 octobre 2023)­

Dr méd. Laura Knabben, médecin-cheffe de la Clinique universitaire de gynécologie et obstétrique à l’Hôpital de l’Ile à Berne :
Vous avez deux filles. Votre sœur et la tante de vos filles du côté paternel sont atteintes d'un cancer du sein. Vous souhaitez savoir qui doit se faire tester pour d'éventuelles modifications génétiques prédisposantes, afin de pouvoir planifier individuellement des mesures de dépistage précoce en fonction des risques individuels.

Des consultations et des tests génétiques sont effectués en cas de suspicion de cancers héréditaires et/ou de prédisposition correspondante. Les indices peuvent être, outre une accumulation familiale de certains cancers (par ex. trois femmes atteintes d'un cancer du sein), un jeune âge de survenue de la maladie (<45 ans) ou certains sous-types de cancer (par ex. cancer du sein triple négatif). Pour l'instant, on ne sait probablement pas encore si votre sœur est atteinte d'un type de cancer du sein héréditaire. Une première description des cellules tumorales est effectuée par l'institut de pathologie à partir du tissu prélevé. Une caractérisation complète est ensuite effectuée à partir du tissu tumoral prélevé pendant l'opération. Le résultat pathologique définitif permettra de déterminer (en combinaison avec l'anamnèse familiale) si un test génétique est médicalement utile. Dans la mesure du possible, un test est d'abord effectué sur une personne concernée. Si l'indication le justifie, les coûts sont pris en charge par la caisse de maladie.

Le côté maternel et le côté paternel doivent être considérés chacun séparément. Il serait utile de savoir à quel âge la tante paternelle de vos filles est tombée malade, s'il s'agit éventuellement d'un cancer du sein bilatéral et de connaître le sous-type de cancer qui lui a été diagnostiqué (statut des récepteurs hormonaux).

Au début de cette année, vous avez passé une mammographie de dépistage et une échographie. Vous souhaitez savoir si une imagerie par résonance magnétique (IRM) du sein est nécessaire en complément. Un examen IRM est indiqué lorsque la mammographie et/ou l'échographie présentent des anomalies ou ne suffisent pas à exclure avec un haut degré de fiabilité un cancer du sein. Chez les femmes présentant un risque fortement accru de cancer du sein, une IRM complémentaire est souvent utile. Dans la population générale des femmes de 50 à 70 ans (-75 ans), la mammographie est le meilleur examen pour détecter les stades précoces du cancer du sein. Vous devriez demander conseil à un.e spécialiste du sein ("sénologue") pour savoir quels examens sont les plus appropriés pour vous et à quel intervalle. Veuillez vous adresser à cet effet à un centre du sein certifié.

« Bonjour,
Ma grand-mère a eu un cancer de l’ovaire, son fils un cancer de l’estomac, sa petite-fille un cancer du rein, et à présent, sa fille — ma mère — a un cancer de l’utérus (adénocarcinome).
Ma question : est-ce héréditaire ? Serait-il judicieux d’effectuer un test ADN dans mon cas ? »
— Question de Y.B. (01.11.24)

Dr med. Laura Knabben, spécialiste en prédispositions génétiques, médecin adjointe et responsable du centre du sein Berne-Soleure au Bürgerspital de Soleure :
Bonjour, 
Plusieurs cas de cancer sont survenus dans votre famille du côté maternel. Une consultation génétique serait donc judicieuse dans votre cas pour évaluer la probabilité qu’il existe une prédisposition héréditaire. Les centres de conseil génétique en Suisse demandent que vous leur soyez adressée par un médecin. Discutez-en avec votre médecin de famille ou votre gynécologue.    

Dans le cadre du conseil génétique, des spécialistes déterminent la probabilité que vous ayez une prédisposition héréditaire et vous informent sur les implications possibles d’un test génétique. Sur cette base, vous pourrez ensuite décider si vous voulez adresser une demande de garantie de prise en charge des coûts à votre assurance-maladie et effectuer un test génétique. Une simple prise de sang suffit pour le test lui-même. Les résultats ainsi que les mesures de prévention et les examens de dépistage possibles sont discutés lors d’une deuxième consultation.

« J’ai eu un carcinome luminal B HER2 positif, tumeur de 9 mm, dans le sein droit, il a été opéré et n’a pas disséminé. Maintenant, je suis sous chimio et je dois décider si je veux me soumettre à l’ablation des seins ou à des contrôles fréquents, car la mutation BRCA1 a été détectée a posteriori. Si je me décide pour l’ablation des deux seins, je n’aurai pas besoin de radiothérapie. Sur krebshilfe.de, je trouve l’information suivante : ‹Le sein malade peut être opéré de manière conservatrice, puis traité par radiothérapie. Le risque de développement d’une nouvelle tumeur (récidive) n’est pas plus élevé que chez une femme qui n’a pas la mutation.› Mais mes médecins me disent qu’il reste un risque pour les deux seins malgré la radiothérapie. -?- »
— Question de yani14  (4 novembre 2021)

Dr med. Laura Knabben, cheffe de la clinique universitaire de gynécologie-obstétrique, Hôpital de l’Île. :
Bonjour

Avant de prendre votre décision, vous souhaitez élucider l’impact de la mutation BRCA1 dans votre cas. Il faut considérer cette question séparément pour le sein touché et le sein intact et faire aussi la différence entre une récidive et une nouvelle maladie :

Votre sein droit était touché par une tumeur. Vous êtes actuellement sous chimiothérapie. Ensuite, vous pouvez choisir entre une opération conservatrice suivie d’une radiothérapie ou une ablation complète du sein. En cas d’ablation complète du sein, la radiothérapie n’est en général pas nécessaire. Pour ce qui est de la survie, il n’y a pas de différence entre les deux procédés. La mutation BRCA ne joue aucun rôle dans ce cas.

Votre sein gauche est en bonne santé. Mais comme vous avez une mutation BRCA1, vous avez un risque plus élevé que la population moyenne que ce sein développe, lui aussi, un cancer. Ce risque de nouvelle tumeur dans le sein gauche persiste et l’ablation du sein en bonne santé le réduit énormément. En général, cela se fait de nos jours en conservant le mamelon et la peau, de sorte que la reconstruction peut avoir lieu au cours de la même intervention (implant en silicone ou tissus de la patiente). Votre choix de traitement pour le sein déjà malade n’a pas d’influence là-dessus.

La décision que vous devez prendre influencera durablement votre vie. Certaines femmes font appel au soutien d’un-e médecin spécialiste ou d’un-e psycho-oncologue pour prendre cette décision. Les grands centres de traitement proposent des consultations spécialisées dans le BRCA.

Vos médecins vous ont certainement aussi parlé du risque accru de cancer des ovaires lié à la mutation BRCA1. Étant donné qu’il n’y a pas d’examen de dépistage suffisamment fiable pour cette tumeur, l’ablation « préventive » des ovaires est conseillée aux femmes concernées à partir de 40 ans.

Cancer du sein: thérapies

Le traitement du cancer du sein est toujours planifié de façon individuelle et adapté à chaque cas particulier.

«Bonjour,
En janvier, j’ai reçu le diagnostic de cancer du sein triple négatif. S’en est suivi un traitement de 6 mois par chimiothérapie, immunothérapie et une opération conservatrice du sein, laquelle n’a pas mis au jour de cellules cancéreuses, ce qui semble indiquer une faible probabilité de récidive, selon mon oncologue. À présent, la radiothérapie va commencer : d'abord le sein entier pendant 5 semaines, y compris les ganglions lymphatiques près de la clavicule, puis un boost avec une dose plus élevée à l’emplacement où se trouvait la tumeur. Pour ce boost, on me recommande une brachythérapie, ce qui implique une hospitalisation de 4 jours et une anesthésie générale – cela ne m'enchante guère. Une radiothérapie « normale » de l'extérieur serait également envisageable. Quels sont les avantages et inconvénients des deux options ?»
— Question de Sunny (13.09.2024)

Dr med. Anita Wolfer, oncologue, spécialiste du cancer du sein, responsable du centre du sein de l’Hôpital universitaire de Genève (HUG)
«En cas d’opération conservatrice du sein, on recommande effectivement une radiothérapie. Les ganglions lymphatiques étaient très probablement atteints lors du diagnostic initial. Concernant le boost (c’est-à-dire la dose supplémentaire de rayons) à l’endroit où se trouvait la tumeur, deux possibilités se présentent : 1) de nouvelles séances de rayons en ambulatoire, 2) la brachythérapie, une méthode qui préserve les organes environnants tels que le cœur, les poumons ou encore le sein non atteint, qui reçoivent une dose inférieure de rayons. Une hospitalisation est nécessaire, au cours de laquelle des applicateurs prenant la forme d'aiguilles souples – ou de petits cathéters – sont implantés à l’endroit où se trouvait la tumeur ; l’intervention se déroule sous anesthésie locale et anti-douleurs.
Aucune différence d’efficacité notable n’a été mise en évidence entre les deux options thérapeutiques par rapport à la récidive. Si vous avez l'impression que les avantages et les inconvénients ne vous ont pas été expliqués assez clairement par votre médecin, je vous recommande de demander un second avis dans un autre centre du sein certifié

 

« Bonjour,
Mon amie a reçu il y a quelques jours un terrible diagnostic : carcinome mammaire invasif NST, triple négatif, indice de croissance 35%. Un examen histologique complet va suivre. Le pronostic est mauvais, et la première chimiothérapie devrait se dérouler la semaine prochaine.
Comme nous avons peu de temps pour nous informer à fond sur le sujet, j’aimerais vous demander : quelles sont les options thérapeutiques à disposition dans un tel cas ? Ou alors une étude serait-elle éventuellement le choix le plus approprié ?
Comment savoir, et où, si les médecins prennent la bonne décision ? Y a-t-il encore de l’espoir ? »
— Question de Wuschel3 (31 octobre 2023)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Vous avez raison : le carcinome mammaire triple négatif a un mauvais pronostic – en comparaison avec d’autres sous-types de cancer du sein. Néanmoins, la plupart des patientes surmontent la phase de traitement et retrouvent la santé.
Le traitement d’un carcinome mammaire triple négatif dépend de plusieurs facteurs.

On commence souvent par une chimiothérapie, combinée dans un second temps à une immunothérapie. Après quelques cycles, la tumeur est extraite par chirurgie et si des restes subsistent, on recommande alors une autre chimiothérapie. La participation à une étude clinique constitue toujours la meilleure option – dans la mesure où cette possibilité existe.

En cas de cancer du sein, il est conseillé de suivre son traitement dans un centre du sein certifié. Dans un tel centre, afin d’assurer une prise en charge médicale optimale, chaque patiente est encadrée par un tumorboard, soit un groupe interdisciplinaire réunissant tous les spécialistes impliqué·e·s dans le traitement et discutant chaque cas – pour un second avis médical également ; s’agissant d’un cancer du sein, les spécialistes des disciplines suivantes sont représenté·e·s : gynécologie, chirurgie, oncologie (pour les thérapies médicamenteuses), radio-oncologie (pour la radiothérapie), pathologie (pour la détermination précise du type de cellules de la tumeur), ainsi qu’une Breast Care Nurse (infirmière spécialisée en sénologie). De la sorte, on peut garantir que la patiente bénéficie du meilleur traitement possible.

« Bonjour,
J’ai une question : un massage ayurvédique (Abhyanga) est-il contre-productif dans le cas d’un cancer du sein métastatique (hormono-dépendant, avec des métastases osseuses) ? Quels massages seraient bénéfiques, avant tout à des fins de détente ?
Merci de votre réponse. »
— Question de Liesl (23 octobre 2023)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Vous aimeriez savoir si un massage ayurvédique est possible dans votre situation.

Il appartient à votre médecin traitant de peser les bénéfices et les risques. En principe, les régions du corps atteintes par un cancer ne devraient pas être massées. Les os touchés sont moins stables que ceux qui sont sains. Quelle que soit la technique utilisée, les massages énergiques sont contre-indiqués. Des mouvements d’effleurage doux, en revanche, sont possibles et peuvent contribuer à améliorer votre bien-être et votre qualité de vie.

Le service d’information du Centre allemand de recherche sur le cancer s’est documenté et a procédé à des vérifications pour déterminer si des massages pourraient éventuellement favoriser la pénétration dans le tissu de cellules cancéreuses qui ne l’auraient jamais envahi sinon. Il est arrivé à la conclusion suivante : « Les médecins estiment aujourd’hui qu’il est théoriquement concevable qu’une action purement mécanique comme le massage influence une tumeur ; cela n’a cependant jamais été établi dans la pratique à ce jour. Ce qui est sûr, c’est qu’un professionnel dûment formé ne massera pas une zone opérée ou irradiée récemment s’il peut l’éviter. » [ Source ]

On ne peut pas exclure complètement que des cellules se détachent du tissu lors d’un massage. Cela ne signifie toutefois pas qu’elles donneront naissance à de nouveaux foyers tumoraux. Pour cela, une cellule cancéreuse doit subir d’autres modifications

Il est important d’opter pour un∙e thérapeute qui justifie de solides compétences, suit des formations continues régulières et traite ses patient∙e∙s de façon responsable. Le Registre de Médecine empirique (RME) vous permet de trouver une personne qualifiée dans le domaine des médecines complémentaires dans votre région.

« Bonjour,
J’aimerais savoir quelles sont les tâches d’une breast care nurse et en quoi elles se différencient de celles d’une « simple » infirmière.
Merci beaucoup de votre réponse. »
— Question de Bienli (23 octobre 2023)

Monika Biedermann, breast care nurse :
Bonjour Bienli,

Une breast care nurse – une infirmière référente pour le cancer du sein, en français — est une infirmière diplômée qui a suivi une spécialisation pour conseiller et prendre en charge les personnes atteintes d’un cancer du sein et leurs proches. Elle fait partie de l’équipe d’un centre du sein et connaît très précisément le diagnostic, les méthodes de traitement et les changements qui en découlent pour les personnes concernées. Elle accompagne les patient∙e∙s dans toutes les phases de la maladie, du diagnostic à la fin du traitement et au suivi.

Elle dispose par ailleurs du temps nécessaire pour répondre tranquillement aux questions sur le cancer du sein. Elle peut également faire la liaison avec les services sociaux, les groupes d’entraide, les services psycho(onco)logiques et bien d’autres encore. Cela la différencie d’une infirmière diplômée, qui n’a pas acquis ces connaissances spécialisées.

« Bonjour,
Avez-vous connaissance de patientes traitées par chimiothérapie Enhertu ? Que pouvez-vous en dire ? Si la patiente réagit mal au médicament, qu’est-ce que cela veut dire ? Elle a déjà précédemment très mal réagi à la thérapie par perfusion et nous avons très peur qu’un nouvel organe soit attaqué : le foie et les poumons sont déjà sérieusement touchés par les métastases, ainsi que les ganglions lymphatiques et les os (squelette). Quelle est la dose administrée ?
Elle est atteinte d’un cancer du sein HER 2 Immunhistochemie 2+. Elle a déjà été traitée par une multitude de médicaments sous forme de comprimés (car c’est mieux pour elle), sans succès.
Merci beaucoup de votre réponse, une fille inquiète – ma maman aura 70 ans et elle se bat depuis 3 ans contre le cancer du sein. »
— Question de Sofia (11 septembre 2023)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Qu’est-ce que Enhertu® (Trastuzumab deruxtecan)?
Le Trastuzumab est un anticorps qui se fixe sur le récepteur HER2, le bloque et entrave ainsi la croissance des cellules cancéreuses. Quant au principe actif Deruxtecan, lié à l’anticorps Trastuzumab, il est conçu pour atteindre les cellules cancéreuses et les éliminer de manière ciblée.

Lors de l’étude initiale sur 184 patientes ayant suivi un traitement préalable intensif, 60% d’entre elles y ont répondu, tandis que 40% n’y répondaient pas. La réponse à la thérapie a été observé en moyenne pendant 14,8 mois ; aucune progression tumorale ne s’est manifestée chez les patientes durant en moyenne 16,4 mois.
Dans une autre étude, on a comparé Enhertu et Kadcyla (Trastuzumab emtansine) sur 699 patientes. Il s’est écoulé 28,8 mois jusqu’à la progression de la tumeur avec Enhertu®, 6,8 mois avec Kadcyla®.
La posologie était de 5,4 mg par kilo de poids corporel. Le médicament est administré toutes les 3 semaines.

Si votre maman ne répond pas à la thérapie, cela signifie que la tumeur (resp. les cellules tumorales) résistent au médicament et continuent de croître.

C’est une situation extrêmement difficile pour la patiente et sa famille lorsque la tumeur ne répond pas – ou plus – à la thérapie et poursuit sa croissance.

Il pourrait être judicieux de consulter un·e psycho-oncologue et de lui demander conseil , afin que vous-même et votre famille puissiez mieux vivre cette situation.

« Bonjour, je prends du tamoxifène depuis deux semaines et je ne ressens absolument aucun des effets secondaires souvent cités. D'un côté, c'est bien, mais d'un autre côté, cela me déstabilise, car il semble qu'il y ait des femmes sur lesquelles le médicament ne fonctionne pas. Existe-t-il des moyens de vérifier l'efficacité ?
Merci beaucoup pour votre réponse. »
— Question de Springding (17 octobre 2023)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Souvent les patientes ne présentent pas d’effets secondaires du Tamoxifène.

L’efficacité du tamoxifène n'est pas détectable dans le sang. Dans la pratique clinique, l'efficacité du tamoxifène est vérifiée indirectement chez chaque femme à l'occasion des contrôles de suivi réguliers pour détecter précocement une éventuelle rechute (récidive). L'efficacité du tamoxifène a été démontrée dans le cadre d'études cliniques : il réduit le risque de récidive et la mortalité après un cancer du sein hormonosensible.

« Je suis très inquiète pour ma mère. Elle est atteinte d’un cancer du sein qu’elle ne traite pas et son sein gauche est déjà très endommagé. Il semblerait que la maladie se propage surtout sur la peau. Nous ignorons si et à quel point les organes internes sont touchés.
Elle a également un œdème lymphatique au bras gauche qui empêche l’écoulement de liquide et cause un gonflement.
Je suis confrontée à deux opinions. Selon la première, des bandages ou un drainage lymphatique permettraient de soutenir la circulation de liquide. Selon la seconde, ce procédé accélérerait la propagation de cellules cancéreuses dans le corps.
Qu’en pensez-vous ? Quel traitement recommanderiez-vous ? »

— Question de Madame C. (28 septembre 2022)

Corinne Weidner, physiothérapeute MAS en réadaptation :
Bonjour,

Contrairement à ce que l'on pensait autrefois, on part aujourd'hui du principe qu'une influence mécanique sur une tumeur maligne par le drainage lymphatique manuel, les massages ou les bandages est certes théoriquement envisageable dans des cas particuliers, mais plutôt improbable.

Les contre-indications aux drainages lymphatiques manuels sont les suivantes : thromboses aiguës, infections ou faiblesse cardiaque prononcée. Il faut toujours discuter de la pertinence d’un traitement avec l’équipe soignante.

Un œdème lymphatique non traité ne disparaît pas simplement de lui-même ; des bactéries peuvent pénétrer dans les petites plaies et se propager sous la peau. Celle-ci s’enflamme alors. Des soins attentifs de la peau sont essentiels.
Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet sur le site Internet de la Ligue suisse contre le cancer.

Le site Internet de Lympha Helvetica (en allemand) contient une liste des thérapeutes au bénéfice d’un label de qualité.

« Cancer du sein, opération (ganglion sentinelle) plus cinq semaines de radiothérapie. Y a-t-il une alternative au traitement systémique/anti-hormonal ?
Je suis ménopausée depuis trois ans environ et je crains des effets secondaires importants si je prends ce traitement médicamenteux pendant cinq à dix ans. Existe-t-il des produits à base de plantes/naturels ? Du gui, peut-être ?
J’ai aussi une tumeur rénale qui a été opérée (ablation partielle du rein). »
— Question de Niesen22. (31 octobre 2022)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
De nombreuses femmes craignent les effets indésirables possibles du traitement anti-hormonal et souhaitent savoir si elles peuvent se tourner vers d’autres solutions.

La plupart des patientes supportent très bien ce traitement et ont très peu d’effets secondaires qui affectent leur qualité de vie.

Il n’existe pas de traitement équivalent ; aucun médicament à base de plantes, aucune méthode thérapeutique non conventionnelle ne peut remplacer le traitement anti-hormonal pour réduire le risque de récidive après un cancer du sein. Le Centre de médecine intégrative et complémentaire ci-après propose toutefois des traitements d’accompagnement lors de maladies oncologiques.

De manière générale, on fait la distinction entre les méthodes complémentaires et les approches dites parallèles ou alternatives. Les thérapies complémentaires complètent le traitement médical conventionnel et peuvent apporter un soutien. Il est établi que, lorsqu’elles sont judicieusement choisies, elles peuvent contribuer à atténuer les effets indésirables spécifiques du traitement classique. Lorsque la médecine classique et la médecine complémentaire sont associées, on parle de médecine intégrative. Les méthodes parallèles, quant à elles, recouvrent des approches dont l’efficacité contre le cancer et l’innocuité ne sont pas prouvées scientifiquement.

« Bonjour, atteinte pour la troisième fois d’un cancer, je dois aujourd’hui suivre un traitement par anticorps à base d’Avastin. Je voulais d’abord vous demander si cette thérapie est assimilable à une immunothérapie.
Je me sens en permanence extrêmement fatiguée et souffre par ailleurs de constipation et de diarrhées qui nuisent grandement à ma qualité de vie. Le traitement envisagé doit être administré toutes les trois semaines. Ma seconde question :
un intervalle de quatre semaines entre chaque séance du traitement serait-il envisageable?
Meilleures salutations »
— Question de Elisabeth (22 septembre 2021)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Bonjour Elisabeth,

Le principe actif bévacizumab (désignation commerciale : Avastin) est un anticorps monoclonal utilisé dans le traitement ciblé du cancer. Il permet d’activer les propres défenses immunitaires de l’organisme afin de détruire le tissu tumoral. Le bévacizumab agit spécifiquement sur un récepteur particulier des cellules tumorales et inhibe la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans la tumeur : l’apport en éléments nutritifs est freiné et la croissance de la tumeur est ralentie.
Avastin est utilisé avec d’autres médicaments pour traiter différents types de cancer au stade avancé, par exemple le cancer du sein, le cancer de l’ovaire et le cancer du col de l’utérus.

Le traitement porte atteinte à votre qualité de vie. Vous évoquez une grande fatigue. On parle ici de fatigue chronique liée au cancer, un état d’intense épuisement qui ne s’améliore guère par des phases de repos. Les causes peuvent en être la maladie elle-même et ses répercussions psychiques, mais aussi le traitement que vous suivez.

La constipation, comme d’autres problèmes digestifs, font partie des effets secondaires fréquents d’un traitement à base d’Avastin.
Il est important que vous signaliez régulièrement à votre équipe soignante les désagréments que vous constatez. N’hésitez pas à demander comment y remédier et ce que vous pouvez faire de votre côté pour les limiter. Une alimentation équilibrée et un peu d’exercice régulier (adapté à votre condition physique du moment) peuvent avoir un effet bénéfique sur votre bien-être.

Pour répondre à votre question sur la thérapie : l’intervalle de temps (fréquence) et la posologie (dosage) à observer dépendent du diagnostic précis qui a été posé dans votre cas, de l’objectif poursuivi, des résultats de vos analyses sous traitement et de la manière dont vous tolérez celui-ci. Je vous encourage vivement à vous adresser à votre équipe soignante pour en discuter et trouver ensemble la meilleure solution pour vous.

Sincères salutations

« Bonjour,
J’aimerais connaître le pronostic lorsqu’un cancer du sein a formé des métastases dans le poumon, la clavicule et les vertèbres dorsales et lombaires. Le traitement actuel est une hormonothérapie.
Merci de votre réponse. »
— Question de Leseratte6 (11 octobre 2021)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Lorsqu’un cancer du sein a formé des métastases, certains médicaments permettent de prévenir ou de soulager les douleurs, de prolonger la survie et de préserver une qualité de vie aussi bonne que possible. Avec les traitements actuels, il est souvent possible de vivre plusieurs années avec la maladie. Toutefois, l’évolution varie d’une patiente à l’autre : certaines femmes vivent encore longtemps après l’apparition de métastases, alors que d’autres voient leur état se détériorer rapidement. De nombreux facteurs – l’âge, l’état général, le traitement administré et la réponse individuelle à ce traitement – influencent le pronostic.

Cancer du sein : la vie après la fin du traitement

Symptômes et effets secondaires apès les traitements

«Sur la base de quels critères devrait-on décider à quel moment on peut ou doit mettre fin à une hormonothérapie ?
Lorsqu’on arrête une hormonothérapie (aromasine), ne devrait-on pas contrôler le taux d’hormones pendant un certain temps afin de déceler immédiatement une augmentation ?
Faut-il encore craindre une telle augmentation à 68 ans ?
Si l’hormonothérapie avec l’aromasine diminue la production d’œstrogènes, cela ne modifie-t-il pas aussi le taux d’autres hormones (testostérone, progestérone) ?
J’ai également des questions sur l’arrêt de Prolia.»
— Question de R.S. (07.10.24)

Dr. med. Anita Wolfer, oncologue, responsable du Centre du Sein des HUG et médecin adjointe au service d’oncologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG)
Le moment où une hormonothérapie peut, doit ou devrait être arrêtée dépend de différents facteurs. Je suppose qu’il s’agit chez vous d’une thérapie adjuvante. En d’autres termes, la tumeur a été enlevée et l’hormonothérapie vise à éviter qu’elle ne revienne. Dans ce cas, la durée du traitement se fonde sur des études dans lesquelles le médicament a été administré pendant cinq ans, voire jusqu’à dix ans. En général, l’hormonothérapie — ou, comme je l’appelle volontiers, le traitement antihormonal — est prescrite pour cinq ans. Des études portant sur une durée de traitement plus longue ont montré un bénéfice chez les patientes qui présentaient une atteinte des ganglions lymphatiques. Dans ce cas, le traitement avec un inhibiteur de l’aromatase — l’aromasine entre dans cette catégorie — est recommandé pour une durée qui peut aller jusqu’à 8 ans. En l’absence d’atteinte ganglionnaire, on peut cesser de prendre le médicament après cinq ans. L’arrêt d’une hormonothérapie doit toujours se faire en concertation avec l’équipe médicale.

Pour ce qui est de savoir si le taux d’hormones devrait être mesuré, je peux dire ceci : l’aromasine — et les autres inhibiteurs de l’aromatase, le létrozole et l’anastozole — entraîne une réduction du taux d’œstrogènes en inhibant l’aromatase, une enzyme responsable de la production d’œstrogènes chez les femmes après la ménopause. C’est sur ce principe que repose le mécanisme d’action de ces médicaments. Lorsque le médicament est arrêté, le taux d’œstrogènes augmente donc automatiquement. Cela ne doit toutefois pas vous inquiéter ; c’était aussi le cas dans les études qui ont mis en évidence une efficacité du traitement. Chez les femmes ménopausées, le taux d’œstrogènes reste bas.

Concernant la testostérone et la progestérone : la testostérone est transformée en œstrogènes par l’aromatase, l’enzyme susmentionnée. Il serait donc concevable que le taux de testostérone diminue légèrement après l’arrêt de l’aromasine. Mais la testostérone n’a pas d’effet direct sur d’éventuelles cellules cancéreuses. L’inhibiteur de l’aromatase n’agit pas sur la progestérone, de sorte que son taux ne devrait pas être modifié.

Je vous encourage à discuter vos questions concernant l’arrêt du Prolia avec l’équipe médicale.

« J’ai un cancer du sein et on m’a enlevé des ganglions lymphatiques sous l’aisselle. On m’a dit qu’il ne faut plus mesurer la tension ni faire de prise de sang du côté du bras opéré.
Est-ce exact, et si oui, pourquoi ? Merci de votre réponse. »
— Question de Sonnenblume (24 octobre 2023)

Monika Biedermann, Breast care nurse Centre du sein à la Clinique universitaire de gynécologie et obstétrique à l’Hôpital de l’Ile à Berne et Corinne Weidner, physiothérapeute en réadaptation MAS, chargé de cours en physiothérapie lymphologique:

Bonjour Sonnenblume,

Les données disponibles ne permettent pas de dire clairement si la tension peut ou ne peut pas être prise du côté du bras opéré. Les avis des spécialistes divergent dans ce domaine. La plupart déconseillent toujours la mesure de la pression artérielle, les prises de sang ou la pose d’un cathéter veineux du côté opéré aux femmes qui ont eu un cancer du sein, même si le traitement remonte à plusieurs années. Ils estiment que le fait de gonfler le manchon pour prendre la pression ou de poser un garrot peut aggraver l’accumulation de lymphe à un endroit, provoquer de petites lésions et favoriser ainsi la survenue et la progression d’un œdème lymphatique. D’autres considèrent qu’une compression occasionnelle et brève avec un manchon pour mesurer la pression ou avec un garrot ne pose pas problème.
Il n’est pas établi scientifiquement que la mesure de la tension ou une prise de sang du côté du bras opéré favorise l’apparition d’un œdème lymphatique. Pour des raisons éthiques, aucune étude comparative ne peut être réalisée.

Lors d’une surcharge ou d’une lésion des voies lymphatiques, la quantité de liquide transportée par le système lymphatique peut augmenter et aggraver ainsi un œdème. Les personnes concernées devraient par conséquent discuter avec l’équipe médicale pour savoir ce qui est judicieux dans leur cas particulier.

La brochure de la Ligue suisse contre le cancer « L’œdème lymphatique après un cancer » présente le système lymphatique et ses fonctions, les mesures qui permettent de diminuer le risque de développer un œdème lymphatique et les méthodes de traitement.

« J’ai terminé la chimiothérapie il y a environ six semaines et souffre de fortes démangeaisons sur tout le corps depuis maintenant quatre semaines. Je ne présente aucune éruption cutanée et le résultat des prises de sang est normal. À quoi cela peut-il être dû ? »
— Question de E.C. (15 septembre 2022)

Monika Biedermann, Breast care nurse:
Bonjour E.C,

Certains agents chimiothérapeutiques peuvent entraîner une sécheresse cutanée pendant le traitement, mais aussi après la fin de celui-ci. Or une peau sèche peut provoquer de fortes démangeaisons, même sans éruption cutanée visible. Il est vrai que les démangeaisons peuvent être très incommodantes et porter atteinte à la qualité de vie.

Voici quelques gestes simples pour prendre soin de votre peau:

  • Utiliser des produits de soin doux: privilégiez des produits de soin naturels, idéalement sans parfum.
  • Prendre une douche ou un bain rapide: prenez une douche ou un bain rapide et veillez à ce que la température de l’eau ne soit pas trop élevée, afin de prévenir le dessèchement cutané.
  • Éviter toute irritation supplémentaire de la peau: autant que possible, évitez de gratter. Les pansements aussi peuvent endommager la peau en raison de l’humidité et de la chaleur qui subsistent entre le pansement et la peau.
  • Appliquer une lotion nourrissante et à base d’urée. Si vous utilisez déjà des produits de soin à base d’urée et que vous souffrez à présent de démangeaisons, il est conseillé de changer vos habitudes et de privilégier des produits qui n’en contiennent pas. Par expérience, nous savons que les produits à base d’urée peuvent provoquer des démangeaisons chez certaines personnes. Prenez contact avec votre équipe médicale ou demandez conseil en pharmacie pour trouver la crème qui vous convient le mieux.

Si vous ne constatez aucune amélioration après une semaine environ, n’hésitez pas à consulter votre équipe médicale ou votre médecin de famille.

« J'ai bien supporté mon opération il y a quatre semaines et je me sens bien jusqu'à présent. On m'a retiré les ganglions lymphatiques sentinelles et, lors de mon bilan, le médecin a constaté un léger « syndrome des cordes axillaires »* – je sentais une tension qui partait de l'aisselle et remontait dans le bras en direction du coude. Il m'a dit qu'il s'agissait d'un durcissement de vaisseaux lymphatiques et que je devais étirer mon bras.
Depuis hier, je sens vraiment cette "corde de guitare", c'est-à-dire un vrai cordon qui sort de mon aisselle, comme une corde tendue, je sens aussi un petit nœud.
J'ai mal, je sens la tension, j'ai l'impression que cela s'aggrave. Avez-vous des conseils sur ce que je dois faire ? Étirer, étirer, étirer ou y a-t-il autre chose ? Ou mieux, ne pas s'inquiéter ? »
— Question de Kleeblatt (27 septembre 2022)

Corinne Weidner, physiothérapeute en réadaptation MAS :
Il est important de traiter les « cordes de guitare » le plus rapidement possible, avant même la radiothérapie, qui nécessite une grande amplitude de mouvement de l'épaule.

Le traitement comprend d'abord des drainages lymphatiques manuels et des mobilisations, qui sont effectués par un(e) physiothérapeute ayant suivi une formation complémentaire en physiothérapie lymphologique. Il s'agit entre autres de mobilisations transversales douces. En outre, le/la thérapeute enseigne des exercices d'étirement qui doivent être effectués régulièrement à domicile.

L'objectif est d'étirer toutes les articulations par lesquelles passent les cordes (épaule, coude, poignet, doigts). Cet étirement peut être renforcé par une respiration abdominale profonde.

Voici quelques exercices d'étirement :
Les étirements doivent se faire tout en douceur.

  • Soulevez le bras avec le coude tendu, le poignet tendu et les doigts ouverts, et n'oubliez pas de respirer.
  • Respirez et détendez-vous. Allongez-vous sur le dos (sur le sol ou un lit), croisez les doigts et tendez les bras au-dessus de la tête (bras étendus aussi loin que possible sur le matelas, le sol ou posés sur un coussin).

Je vous souhaite le meilleur !

    

* : Les cordes axillaires : aussi appelées cordes de guitare, brides, thromboses lymphatiques superficielles ou encore pseudo maladie de Mondor, elles correspondent à un durcissement des vaisseaux lymphatiques, résultant d'un traumatisme chirurgical qui a eu lieu au niveau du creux axillaire et/ou du thorax. En fait, le système lymphatique s’enflamme et se sténose rendant le vaisseau lymphatique palpable voir visible sous la peau, ressemblant à une corde de guitare.

« Ma fille a été diagnostiquée en décembre 2021 :cancer invasif canalaire NST ,pT1c,cN1,M1(2 métastases :vertèbre dorsale et à l’épaule (sein gauche) Chimiothérapie (6 séances),opération ,cimentation vertèbre et actuellement radiothérapie + hormonothérapie (Letrozol depuis mi-juillet)
L’intense fatigue qu’elle ressent une cure de vitamines serait efficace?
Ma question : Verzenios,étant refusé 2 fois par sa caisse maladie,comment faire pour l’obtenir ? Ma fille se sent de plus en plus mal,c’est Letrozol en cause où la radiothérapie?Ma fille unique 51 ans et moi je suis une mère anéantie,merci infiniment pour votre réponse! »
— Question de B.A. (28 septembre 2022)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
La situation que vous vivez actuellement est très difficile et elle vous anéantit complètement.

Chez la majorité des personnes atteintes de cancer, les traitements et la maladie elle-même engendrent une énorme fatigue.

Vous cherchez quelque chose qui aide votre fille unique à mieux supporter les traitements médicaux. Je vous conseille de prendre contact avec un institut de médecine intégrative et complémentaire. En Romandie il existe un Centre de médecine intégrative et complémentaire (CEMIC) au CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois). Sur Genève vous trouvez le centre Otium.

En ce qui concerne le refus de la caisse-maladie de prendre en charge les coûts du médicament Verzenios, vous trouvez sur le site de la Ligue suisse contre le cancer un schéma explicatif au sujet de la prise en charge des médicaments. Adressez-vous à la Ligue contre le cancer de votre canton avec le motif du refus de la prise en charge des coûts par la caisse-maladie. Là des professionnel(le)s du domaine des assurances sociales pourront vous conseiller.

Votre fille se sent de plus en plus mal. Cela vous inquiète. Une atteinte oncologique et les traitements ont de fortes répercussions à différents niveaux. Je souhaite et espère pour vous et votre fille qu’une prise en charge par de la médecine intégrative et complémentaire apportera une amélioration significative de l’état général de votre fille.

La Ligue suisse contre le cancer a des brochures au sujet du quotidien avec une atteinte cancéreuse. Votre fille y trouvera peut-être des informations pour l’aider.
Tant vous-même que votre fille pourriez aussi avoir recours à un soutien psycho-oncologique.

« Bonjour,
J’ai des ganglions lymphatiques qui ne fonctionnent plus à la suite d’une radiothérapie du bassin.
J’ai lu votre brochure et j’ai une question.
Lorsque les ganglions lymphatiques du bassin sont détruits (ce qui est le cas chez moi) et que la lymphe ne peut plus être transportée des jambes à l’abdomen, où va-t-elle quand on fait un drainage lymphatique manuel et qu’on porte des bas de compression ? J’imagine qu’elle ne disparaît pas comme ça.
Merci de votre réponse.
Meilleures salutations »
— Question de C.P. (23.10.21)

Corinne Weidner, physiothérapeute MAS en réadaptation :
Bonjour C.P,
Une radiothérapie a détruit des ganglions lymphatiques dans votre bassin. Après avoir lu la brochure « L’œdème lymphatique après un cancer », vous vous demandez où va la lymphe lorsque les ganglions ne sont plus fonctionnels.

Une radiothérapie peut bloquer la circulation de la lymphe, comme c’est le cas chez vous. Normalement, les ganglions lymphatiques environnants augmentent leur activité pour compenser les dégâts. Lorsqu’ils ne parviennent plus à assurer ce surcroît de travail, un œdème lymphatique apparaît : la lymphe s’accumule dans le tissu, ce qui se traduit par un gonflement. Ce phénomène peut entraîner une perte de mobilité et provoquer des douleurs. En l’absence de traitement, des fistules ou des inflammations cutanées peuvent survenir.

Le drainage lymphatique manuel stimule les vaisseaux lymphatiques pour qu’ils intensifient leur activité. Il améliore le retour lymphatique et la circulation du liquide. Le réseau superficiel de minuscules vaisseaux lymphatiques transporte la lymphe vers des zones où les vaisseaux sont reliés à des ganglions encore intacts, ce qui favorise son écoulement.
Le port de bas de compression contribue à empêcher une nouvelle accumulation de liquide dans le tissu et à améliorer le retour lymphatique.

Le traitement d’un œdème lymphatique repose toujours sur la thérapie décongestionnante complexe (TDC). Celle-ci est très bien décrite dans la brochure « L’œdème lymphatique après un cancer », aux pages 21 et suivantes.

La TDC comporte deux phases.
Phase 1 = phase intensive : la jambe est enveloppée dans des bandages compressifs ; un bas de compression tricoté à plat est ensuite adapté sur mesure.
Phase 2 = phase d’entretien : durant cette phase, l’objectif est de préserver les résultats obtenus au moyen du drainage lymphatique manuel et de la compression.

Il est important que la thérapie ne se limite pas au drainage lymphatique manuel, mais qu’elle comporte également la pose de bandages compressifs. Un bas de compression sur mesure doit être confectionné après la phase intensive.

L’œdème lymphatique est une maladie chronique. Un traitement peut le faire régresser ou en empêcher la progression. Cela demande toutefois de la discipline, de la patience et de la ténacité.

Si l’œdème ne diminue pas avec le traitement, la meilleure solution est de consulter un ou une autre thérapeute pour un deuxième avis. Vous trouverez aux pages 27 et 28 de la brochure « L’œdème lymphatique après un cancer » des informations complémentaires ainsi que les adresses de différentes associations suisses qui pourront vous fournir les coordonnées de thérapeutes qualifiés.

Cancer de l’ovaire: therapies

Les principales méthodes utilisées pour traiter le cancer de l’ovaire sont la chirurgie et les traitements médicamenteux (chimiothérapie et thérapies ciblées).

«En cas de cancer de l’ovaire, existe-t-il des examens de suivi vraiment fiables ?
On m’a découvert un carcinome de 3,5 cm par hasard lors d’une échographie ; ni le scanner ni l’IRM n’ont détecté de plus petits carcinomes – petits foyers de prolifération. C’est au cours de l’opération à ventre ouvert que l’on s’est vraiment rendu compte de l’ampleur. Quel type de suivi dois-je maintenant adopter ? Les marqueurs tumoraux ne donnent pas d’indications nettes. Merci beaucoup de votre réponse.»
— Question de L.P: (05.09.2024)

Dr med. Anita Wolfer, oncologue, responsable du Centre du Sein des HUG des Hôpitaux universitaires de Genève(HUG)

Votre question est parfaitement justifiée. Il est vrai qu’en cas de cancer de l’ovaire, l’imagerie médicale donne des résultats souvent insuffisants, mais nous n’avons malheureusement pas mieux. Pour un suivi de qualité, il convient donc de combiner différentes mesures : entretiens approfondis avec le personnel médical afin de cerner toute modification inhabituelle des fonctions corporelles, examens cliniques, dosage du marqueur tumoral et scanner, même si cette dernière méthode n'est pas parfaite.
Il convient aussi d’ajouter que le suivi ne peut malheureusement pas empêcher une récidive.

« Bonjour,
Je suis suivie pour un cancer ovarien depuis 2013 avec récidive en 2016. A l'issue de ma récidive et de ma chimio, on m'a prescrit un traitement sous Olaparib ou Lynparza que je supporte bien.
Lors de ma dernière consultation avec l'oncologue, que je voyais pour la première fois, elle a évoqué le fait d'arrêter le traitement. J'ai été surprise car on m'avait dit que je le prendrai tant que je le supporterai ou en cas de récidive.
J'ai une reelle crainte quant à l'arrêt du traitement car je me dis que les cellules cancéreuses risquent de se réactiver. J'ai perdu ma soeur du même cancer il y a 2 ans et c'est moi qu'il l'ai accompagné jusque la fin.
J'aimerai avoir un avis, une explication sur l'arrêt ou non du traitement. Merci »
— Question de V.D. (8 septembre 2022)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Bonjour,
Votre questionnement est pertinent.

Malheureusement il m’est difficile de donner un avis complet concernant votre situation sans avoir plus de connaissances concernant le déroulement complet de votre cancer ovarien et du suivi médical dont vous avez bénéficié jusqu’à présent.

Comme vous l’évoquez, votre nouvelle oncologue a suggéré d’arrêter le traitement. Je vous invite à faire part de vos doutes du fait de cette « contre information » lors de votre prochaine consultation et de ne pas hésiter à lui demander les raisons de ce changement.

Si après cela vous vous sentez toujours incertaine quand à cette décision (s’il a été décidé de stopper le traitement), je vous invite à contacter un des centre en lien pour bénéficier d’un deuxième avis en regard de l’entier de votre dossier médical.

Meilleurs salutations

« Madame, Monsieur,
Ma femme, atteinte d’un cancer de l’ovaire récidivant, a été opérée pour enlever trois tumeurs.
Un régime cétogène (tel que le propose l’Université de Würzburg dans une étude) pourrait-il être utile dans son cas ?
Qui pourrait m’en dire plus sur les bénéfices possibles de cette diète ?
Merci beaucoup de votre aide »
— Question de Dieter (24 septembre 2021)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
De nombreuses personnes atteintes de cancer suivent un régime cétogène dans l’espoir de combattre ou d’affamer la tumeur.

À ce jour, l’utilité de ce régime n’a toutefois pas été démontrée scientifiquement. Les résultats des études réalisées chez l’être humain ne permettent pas d’établir avec certitude que ce régime affame la tumeur, prolonge l’existence ou améliore l’efficacité du traitement.

Les personnes qui adoptent cette diète devraient en particulier être attentives à ses effets secondaires. Le régime cétogène peut en effet entraîner une fonte musculaire et des carences indésirables. Par ailleurs, il augmente le risque d’hypoglycémie, d’hyperlipidémie, de constipation ou de diarrhée, ainsi que de calculs rénaux et de goutte. Selon les recommandations officielles, le régime cétogène devrait par conséquent se faire uniquement sous surveillance médicale, en étant suivi par une équipe expérimentée dans les questions nutritionnelles.

L’organisme a besoin aussi bien de lipides que de protéines et de glucides pour remplir ses diverses fonctions. Le meilleur moyen de lui apporter ces nutriments, mais aussi des fibres alimentaires, des sels minéraux et des vitamines est donc probablement d’avoir une alimentation équilibrée.

Tant que les résultats des études ne permettent pas d’établir avec certitude l’utilité du régime cétogène, chaque personne doit décider elle-même si elle souhaite suivre cette diète. Si votre femme est convaincue par ce régime et souhaite l’adopter, son introduction devrait être soigneusement planifiée, en veillant à un apport suffisant de nutriments, de vitamines et de sels minéraux.

Avant de consulter un ou une spécialiste de la diététique, elle devrait en discuter avec l’oncologue qui la suit.

« Tumeur de la granulosa de type adulte : quelle est la probabilité d’une récidive lorsque la capsule de la tumeur s’est déjà rompue avant l’opération ? Et après combien d’années puis-je considérer que le cancer ne récidivera plus ? »
— Question de Ischtil (28 septembre 2021)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Vous êtes atteinte d’une tumeur très rare de l’ovaire. De manière générale, les connaissances disponibles sur ce type de tumeur et sur la façon dont elle évolue habituellement sont limitées. En principe, il s’agit d’une tumeur peu agressive, qui croît lentement.

L’étendue de la tumeur au moment du diagnostic (stade) n’est que l’un des multiples facteurs qui influencent votre pronostic. Le résidu tumoral éventuel après l’opération, l’âge, l’état général, le sous-type histologique, le grade de la tumeur (c’est-à-dire la mesure dans laquelle l’aspect des cellules cancéreuses diffère de celui des cellules saines) et la réponse au traitement reçu sont autant d’éléments qui devraient être pris en compte pour évaluer la façon dont votre maladie va probablement évoluer.

Par ailleurs, les statistiques ne permettent pas nécessairement d’établir un pronostic individuel fiable. Certains cancers ont en effet une évolution très différente de celle qui est décrite de manière générale dans la littérature scientifique. Certaines femmes ne présentent pas de récidive pendant longtemps, alors que chez d’autres, la maladie progresse très rapidement malgré le traitement. Abordez la question qui vous préoccupe avec les médecins qui vous suivent : ce sont eux qui sont les mieux placés pour formuler un pronostic dans votre cas particulier, car ils connaissent les résultats de vos examens et pourront vous expliquer ce que l’on peut en conclure.

Le risque de récidive subsiste toute la vie durant ; il diminue cependant avec les années.

Cancer du col de l’utérus: la vie après la fin du traitement

Symptômes et effets secondaires après les traitements

« Chers médecins
Je m'appelle Concetta et je vous écris pour avoir votre avis. En raison d'un cancer du col de l'utérus, j'ai subi 5 cycles de chimiothérapie avec Taxol, Cisplatine et Bevacizumab. Après j'ai eu 25 séances de radiothérapie et de chimiothérapie avec de la cisplatine et de la brachythérapie. Je n'ai plus de maladie et je suis en train de faire de l'entretien avec le Bevacizumab. Je vais bien, mais j'ai de fortes douleurs dans les jambes, les pieds et les chevilles lorsque je marche. Personne n'est en mesure de m'orienter. Les oncologues qui me suivent supposent qu'il s'agit d'effets des thérapies, mais ils ne m'aident pas. J'ai consulté un orthopédiste et j'ai passé des radiographies, mais rien n'a été trouvé dans mes os. J'ai pris 20 kilos, est-ce que mes problèmes peuvent aussi être dûs au poids ? Peut-être devrais-je aller voir un neurologue et passer une IRM ? »
— Question de Concetta79 (5 octobre 2023)

Prof. Dr med. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein :
Chère Madame Concetta79

Je suis heureuse de lire que vous avez bien réagi au traitement.

Je pense qu'il est clair qu'il n'est pas possible de poser un diagnostic et de donner des conseils de traitement sans voir la patiente et sans connaître tous les détails de son traitement ainsi que tous les résultats sanguins et radiologiques.
Malgré cela, je peux vous dire que tant le Taxol que le Bevacizumab peuvent provoquer des effets secondaires similaires à ceux que vous décrivez. Dans de nombreux cas, ces problèmes s'améliorent une fois les thérapies terminées. Discutez-en ouvertement avec votre oncologue.

Perdre du poids soulagerait vos articulations et aiderait à prévenir une récidive. Il n'est pas facile de perdre du poids seul, sans développer de carences nutritionnelles. Demandez à votre médecin une prescription diététique. Un poids normal et une alimentation variée et équilibrée contribuent de manière significative au bien-être psychophysique et améliorent l'efficacité du traitement.

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