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Ligue contre le cancerConsultationRadiothérapie en cas de cancerConsultation
Consultation en ligne

Radiothérapie en cas de cancer

Des expertes et experts répondent à vos questions

La radiothérapie contre le cancer est une forme de traitement répandue. Cependant, son application peut se faire de manière très diverse en fonction des cancers et des patient·e·s. De nombreuses questions peuvent apparaître concernant sa propre situation, comme les soins pendant la période de traitement ou le fonctionnement des techniques utilisées. Avec des informations fiables et une compréhension de son traitement, il est plus facile de prendre une part active à sa thérapie pour essayer de vivre cette période plus sereinement et essayer de diminuer les effets secondaires de celle-ci. 

Sur cette page, vous trouverez les questions qui ont été adressées à notre équipe d'expert·e et leurs réponses dans le cadre de consultations en ligne sur la thématique “Radiothérapie en cas de cancer”. 

Questions & réponses des expert·es

Effet secondaire et soins de la radiothérapie

« Mon père a eu une tumeur dans le sinus il y a trois ans. La tumeur a été enlevée chirurgicalement et irradiée après l'opération.
Depuis l'irradiation, il a des problèmes avec les yeux, ceux-ci le brûlent et lui font mal tant qu'il a les yeux ouverts, c'est-à-dire toute la journée. Il a maintenant une récidive locale. Comme la tumeur est très proche du nerf oculaire, son œil droit doit être enlevé et une nouvelle radiothérapie est prévue après l'opération. Nous craignons maintenant que l'œil gauche soit encore plus endommagé. Nous n'avons pas trouvé de solution aux brûlures et aux douleurs depuis des années. Il a littéralement essayé tous les collyres et gels. Quelqu'un d'autre a-t-il fait cette expérience et trouvé une solution ? »
— Question d’edkan (20 mars 2023)

Fabiola In-Albon, infirmière dipl. ES, spécialisation post-diplôme en oncologie : 

Bonjour edkan

Les irradiations proches de l'œil peuvent avoir pour conséquence que l'œil ne reçoit plus suffisamment de liquide lacrymal des glandes lacrymales ou que l'écoulement du liquide lacrymal par la cavité nasale principale est bloqué. Cela peut entraîner des brûlures et des douleurs dans les yeux. Comme les glandes lacrymales sont situées à l'extérieur, sur le côté, au-dessus des yeux, elles devraient en principe pouvoir être épargnées lors de la radiothérapie. La raison pour laquelle votre père a maintenant des problèmes aux deux yeux ne s'explique pas vraiment par la seule radiothérapie de l'époque. Les crèmes et les gels n'ont eu aucun effet jusqu'à présent. Il est possible que des compresses chaudes ou froides puissent soulager un peu les démangeaisons et les brûlures dans les yeux. Les compresses doivent être réalisées avec de l'eau ou du thé noir léger.


Votre père doit maintenant subir une nouvelle opération pour l'ablation de l'œil droit. Vous craignez que la nouvelle radiothérapie n'endommage davantage l'œil gauche. Le radio-oncologue compétent pourra vous dire si l'œil restant se trouve dans le champ de rayonnement et dans quelle mesure. N'hésitez surtout pas à parler à l'équipe soignante de vos craintes et des problèmes que vous avez rencontrés jusqu'à présent. En effet, la planification moderne d’une radiothérapie permet de contourner au mieux de telles restrictions supplémentaires.

« J’ai un cancer du sein et je dois me soumettre à une radiothérapie, tous les jours pendant 4 à 6 semaines.
À quoi dois-je faire attention avant et après les rayons ?
Merci d’avance pour votre réponse.
Bien cordialement, B. K. »
— Question de Brike (28 février 2022)

Fabiola In-Albon, infirmière dipl. ES, spécialisation post-diplôme en oncologie :

Bonjour Brike,

Vous avez un cancer du sein et vous souhaitez savoir à quoi vous devez faire attention avant et après les rayons.

Vous n’avez pas besoin de faire quoi que ce soit de particulier avant ou après les rayons, à part bien soigner votre peau. Ceci est important avant, pendant et après la radiothérapie.

Avant la radiothérapie, il est important que la plaie opératoire soit bien guérie. On vous a peut-être conseillé une pommade grasse ou une huile pour soigner votre sein. Utilisez-la jusqu’à la radiothérapie. Pendant la radiothérapie, il est préférable d’utiliser une lotion hydratante. L’équipe soignante vous en conseillera sûrement une, sinon, vous pouvez acheter par exemple une hydrolotion Excipial.
Vous trouverez dans la brochure , « La radiothérapie » à partir de la page 36, des informations sur les soins de peau pendant la radiothérapie.

Après la radiothérapie, vous pouvez continuer à appliquer la lotion hydratante tant que la peau est encore rougie. Après, vous pourrez repasser à une crème grasse si la peau est sèche. Après la radiothérapie, il est important de protéger du soleil la peau qui a été soumise aux rayonnements.

Avant le début de la radiothérapie, votre équipe soignante vous donnera aussi des informations. N’hésitez pas à vous tourner vers l’équipe soignante à tout moment pour poser vos questions.

« Bonjour,
Dans quelles situations la radiothérapie peut-elle être utile contre la douleur ?
Merci »
— Question d'Otto (24 janvier 2022)

Dr Markus Notter, spécialiste en radio-oncologie :

Bonjour Otto,
Il faut d’abord connaître la cause de la douleur.

1. Il y a d’une part des douleurs liées à la tumeur : elles sont causées par les métastases, par exemple dans les os, ou par la pression qu’elles exercent sur un organe. Dans ce cas, une radiothérapie ciblée peut agir et soulager très rapidement. On parle alors d’une radiothérapie palliative. On l’utilise entre autres pour :

  • Faire reculer les métastases osseuses. Cela peut soulager la douleur rapidement et réduire le risque de fractures spontanées. On regagne en mobilité et on peut réduire, voire arrêter complètement les analgésiques puissants. La qualité de vie s’améliore considérablement.
  • D’autres possibilités de la radiothérapie palliative sont :
  • Réduire les tumeurs qui font pression sur un organe, de manière à soulager les symptômes.
  • Réduire les tumeurs cérébrales primaires ou les métastases cérébrales pour soulager les symptômes et rétablir les fonctions du cerveau.
  • Faire reculer les tumeurs du poumon et de la trachée pour éviter ou soulager la détresse respiratoire.
  • Réduire les tumeurs de l’œsophage pour faciliter la déglutition.
    Stopper des hémorragies causées par une tumeur.

Parlez à votre médecin des douleurs que vous ressentez ou craignez et des possibilités offertes par la radio-oncologie.

2. D’autres maladies que le cancer peuvent être à l’origine de douleurs graves et invalidantes : par exemple l’arthrose, les maladies inflammatoires, etc. Dans ce cas, une radiothérapie faiblement dosée apporte très souvent une amélioration notable, en particulier lorsque d’autres traitements ne fonctionnent plus ou sont trop lourds. Ces possibilités, pour certaines éprouvées depuis plus d’un siècle, sont aujourd’hui hélas méconnues. Je vous recommande d’en parler le cas échéant avec votre médecin et de vous faire conseiller par des spécialistes en radiothérapie.

« Est-ce que la radiothérapie entraîne des douleurs ? Si oui, quand les douleurs disparaissent-elles après une radiothérapie ?
Merci pour votre réponse, Oliver »
— Question d’Oliver (24 janvier 2022)

Fabiola In-Albon, infirmière dipl. ES, spécialisation post-diplôme en oncologie :

Bonjour Oliver,
Les cellules tumorales sont des cellules qui se divisent très rapidement, de manière incontrôlée. Elles sont sensibles à la radiothérapie : les rayons inhibent la division des cellules tumorales, elles meurent. Cela permet de bloquer ou ralentir la croissance de la tumeur.

La plupart des patients atteints d’un cancer reçoivent des rayons de l’extérieur. Le rayonnement cible la zone du corps où se trouve la tumeur, cette zone est d’abord délimitée avec précision, de sorte que le traitement n’agit que sur cette zone. Une séance de radiothérapie ne dure que quelques minutes et n’est pas douloureuse.

Mais la radiothérapie ne porte pas seulement atteinte aux cellules cancéreuses, elle touche aussi les cellules saines se trouvant dans la zone soumise aux rayonnements. Cela peut entraîner des effets secondaires comme par exemple une fatigue durable, des irritations de la peau ou des muqueuses. Après la radiothérapie, les tissus sains se rétablissent, de sorte que les effets secondaires s’estompent en général une fois le traitement achevé.

Je vous indique quelques effets secondaires qui peuvent être douloureux et comment les soulager :

  • Réactions cutanées similaires à un coup de soleil. Des plaies ouvertes peuvent apparaître. L’équipe soignante pourra vous indiquer des crèmes et pommades qui soulagent ces douleurs.
  • Une irritation des muqueuses de la bouche, du nez, de la gorge et du larynx peut entraîner des troubles de la déglutition, ainsi que des difficultés à mâcher ou des douleurs lors de la mastication. L’équipe soignante pourra vous conseiller des analgésiques, des infusions ou des bains de bouche.
  • Des irritations des muqueuses de l’estomac et du bassin peuvent causer des nausées et des diarrhées douloureuses. Là encore, l’équipe soignante pourra vous indiquer des médicaments.

La plupart des effets secondaires s’estompent une à deux semaines après la radiothérapie. Cependant, la peau peut rester altérée à long terme et plus sensible au soleil qu’avant le traitement. Il est important de bien protéger du soleil la peau qui a été soumise aux rayonnements.
Mais dans la plupart des cas, des analgésiques ne seront plus nécessaires.
Les réactions des muqueuses et les douleurs dans la bouche et l’œsophage persistent parfois plus longtemps.

Cancer du sein

« Bonjour,
J’ai 50 ans. En juillet 2021, on m’a diagnostiqué un cancer du sein triple négatif. Ma chimiothérapie a pris fin il y a peu. La tumeur a complètement régressé, y compris au niveau des ganglions lymphatiques. Je m’apprête à subir une quadrantectomie, puis une radiothérapie.
Quels seront les effets permanents sur la partie du sein traitée ? Pourrai-je bénéficier d’une mammoplastie avec une prothèse ? Est-ce que mon sein sera moins sensible ?
Merci beaucoup et meilleures salutations »
— Question de Barbara (28 février 2022)

Fabiola In-Albon, infirmière spécialisée en oncologie clinique :

La radiothérapie vise à détruire les cellules cancéreuses en préservant autant que possible les cellules saines dans la zone traitée et en réduisant ainsi au maximum les effets indésirables. Les patientes ne supportent pas toutes la radiothérapie de la même manière : les effets secondaires sont inexistants chez certaines et plus nombreux chez d’autres. De plus, ils n’ont pas la même intensité chez toutes les femmes. Les effets indésirables peuvent apparaître pendant la radiothérapie, juste après ou quelques jours, voire plusieurs semaines plus tard. Des effets tardifs peuvent même se manifester des mois ou des années après le traitement. La plupart des effets secondaires disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités ; certains persistent cependant plus longtemps, voire ne disparaissent jamais. Les effets secondaires de la radiothérapie du sein sont la fatigue, des modifications cutanées (sécheresse, rougeurs et inflammations passagères, modifications permanentes de la pigmentation), les changements de taille, de forme ou de sensibilité du sein, une mobilité réduite de l’épaule, des douleurs au sein, ou un œdème lymphatique (gonflement dû à une accumulation anormale de lymphe). Les problèmes cardiaques et les inflammations des poumons sont des complications très rares.

Il n’est pas possible d’utiliser une prothèse sur des tissus traités par radiothérapie. Il existe cependant d’autres solutions. Le sein peut être reconstruit avec de la graisse prélevée chez la patiente ou avec des lambeaux de muscles et de peau prélevés sur l’abdomen ou le dos. La reconstruction mammaire fait partie intégrante du traitement. Demandez l’adresse d’un spécialiste en chirurgie plastique et reconstructive des seins. Selon l’option chirurgicale qui sera retenue dans votre cas particulier, il sera en mesure d’évaluer les répercussions probables de la chirurgie plastique et reconstructive sur la sensibilité du sein opéré.
Vous trouverez de plus amples informations dans la brochure de la Ligue contre le cancer :

« Bonjour Monsieur Notter,
Je suis atteinte d’un cancer du sein; j’ai subi une seule opération et quatre cycles de chimiothérapie. Je dois maintenant encore faire une radiothérapie. J’ai entendu dire que vous pratiquiez l’hyperthermie. Pouvez-vous m’expliquer en quoi cela consiste exactement et si je peux faire de l’hyperthermie au lieu d’une radiothérapie ?
Merci de votre réponse. Avec mes cordiales salutations, Andrea »
— Question d'Andrea (18 janvier 2022)

Dr Markus Notter, spécialiste en radio-oncologie :

Bonjour Andrea,

L’hyperthermie consiste à chauffer fortement la tumeur. La température naturelle du corps humain est de 37°C. L’hyperthermie consiste à augmenter de manière contrôlée la température d’une région spécifique ou de l’ensemble du corps jusqu’à atteindre une température de 39°C à 43°C. On sait aujourd’hui que les cellules cancéreuses sont plus sensibles à la chaleur que les cellules saines. L’hyperthermie peut favoriser la mort des cellules cancéreuses et inhiber les mécanismes de réparation des cellules tumorales tout en activant la circulation sanguine dans la tumeur, ce qui permet d’augmenter l’efficacité d’une radiothérapie ou d’une chimiothérapie effectuée simultanément. C’est pourquoi l’hyperthermie est utilisée de préférence en combinaison avec une radiothérapie et/ou une chimiothérapie. Elle ne peut malheureusement pas atteindre seule l’effet souhaité. La combinaison hyperthermie – radiothérapie devient intéressante lorsque les doses de rayons disponibles sont restreintes, que ce soit parce que des rayons ont déjà été utilisés, parce que l’environnement et les organes sains ne permettent pas une irradiation à haute dose, ou encore parce que l’on considère que la tumeur est peu ou pas sensible aux rayons. Des considérations analogues s’appliquent à la combinaison chimiothérapie – hyperthermie.

D’un point de vue technique, on peut faire la distinction entre l’hyperthermie du corps entier et l’hyperthermie locale. L’hyperthermie locale est à son tour scindée entre l’hyperthermie de surface et l’hyperthermie profonde.
L’hyperthermie du corps entier est relativement éprouvante. Elle a pour objectif d’atteindre 39°C à 40°C maximum et, avec une chimiothérapie parallèle, d’influencer et de détruire les métastases dans le corps.
L’hyperthermie de surface permet de traiter de manière ciblée des tumeurs et/ou des métastases juste sous la peau, par exemple lorsqu’un cancer du sein se développe à nouveau localement après une opération, une chimiothérapie, une radiothérapie et un traitement hormonal. L’évolution de ces récidives peut être très difficile à influencer et, dans ce cas, l’hyperthermie combinée à une nouvelle radiothérapie à faible dose a fait ses preuves. D’autres tumeurs superficielles, comme les mélanomes, peuvent également être traitées avec succès grâce à cette combinaison.
L’hyperthermie profonde permet de traiter des tumeurs situées en profondeur dans le corps, par exemple le cancer de la vessie, de la prostate ou du col de l’utérus. Ici aussi, on l’associe toujours à la radiothérapie et/ou à la chimiothérapie.
En règle générale, le traitement se déroule 1 à 2 fois par semaine sur une période de 3 à 6 semaines. En Suisse, les indications potentielles de traitement sont discutées par le tumorboard du SHN ( swiss hyperthermia network ), garantissant ainsi des traitements de qualité dans des centres de soins reconnus.

Dans votre situation, je ne recommanderais pas la combinaison hyperthermie – radiothérapie ; la radiothérapie localisée qui vous est proposée offrant déjà de très bonnes perspectives. Une hyperthermie supplémentaire ne vous apporterait guère de bénéfice additionnel.

Tumeurs de la sphère ORL

« Bonjour,
Ma question concerne l’emploi de la radiothérapie lors d’un cancer de la cavité buccale. Ce traitement peut-il être utilisé pour ce type de tumeurs, et si oui, selon quelles modalités ?
Merci beaucoup et meilleures salutations. »
— Questoin d'Andreas F. (6 avril 2023)

Markus Notter, médecin spécialiste en radio-oncologie, Hôpital Lindenhof, Berne :

Les critères ci-après sont déterminants pour établir si une radiothérapie est indiquée lors d’un cancer de la cavité buccale :

  • le stade de la maladie ;
  • les caractéristiques biologiques des cellules cancéreuses ;
  • les éventuelles comorbidités (autres maladies) ;
  • le caractère opérable ou inopérable de la tumeur ;
  • le risque personnel de récidive ou de progression du cancer ;
  • l’état général du patient ou de la patiente.

Dans le cadre du traitement du carcinome de la cavité buccale, la radiothérapie peut être utilisée :

  • à des fins curatives (radiothérapie radicale primaire) ;
  • pour améliorer le contrôle local de la tumeur avant ou après une chirurgie (radiothérapie néoadjuvante ou adjuvante) ;
  • pour atténuer les symptômes liés à la tumeur (radiothérapie palliative).


Malgré les techniques les plus récentes, qui permettent par exemple d’épargner de façon optimale les glandes salivaires ou les dents, la radiothérapie reste un traitement relativement lourd dans toute la sphère ORL, y compris la cavité buccale. Les réactions au niveau de la muqueuse peuvent être fortes pendant un certain temps ; elles sont pénibles pour la personne concernée et requièrent des soins méticuleux (rinçages buccaux, etc.). Une perte de goût peut survenir, de même que des douleurs lors de la déglutition. L’alimentation peut également soulever des difficultés et nécessite parfois la mise en place temporaire d’une nutrition par sonde. Malgré ces réactions passagères, la radiothérapie présente des avantages par rapport à la chirurgie seule. Elle permet un traitement moins mutilant ; il sera par exemple possible de conserver la langue et donc la parole. Par ailleurs, il faut savoir qu’on se remet très bien de ces effets secondaires aigus, notamment parce que la plupart des traitements de radio-oncologie s’insèrent dans un concept global de prise en charge aujourd’hui. Le service de radio-oncologie de votre clinique pourra certainement vous conseiller et vous dire si une radiothérapie peut être envisagée dans votre cas et à quelles fins ; il pourra également vous indiquer à quels effets secondaires passagers vous devez vous attendre.

« Bonjour, mon beau-père a un adénocarcinome de l’œsophage avec atteinte des ganglions lymphatiques, stade : cT2N+M0 AJCC, grade G3, il aura 80 ans en mars, PAS DE brûlures d’estomac/troubles de la déglutition/reflux. Quels sont les effets secondaires/symptômes auxquels on peut raisonnablement s’attendre : chute des dents ? Nausées ? Fatigue ? Douleurs ? Traitement proposé : 5 semaines de radiothérapie, tous les jours sauf le week-end, au total 45-50 Gy, en fonction de la tolérance et de l’avis du radiothérapeute. Chimio par perfusions de carboplatine+paclitaxel à faible dose une fois par semaine (5 administrations à la clinique de jour). L’oncologue nous a dit : ‹ Je peux vous confirmer que le traitement est généralement très bien toléré, sans symptômes graves dans la vie quotidienne. › Merci d’avance. »
— Question de MICH (28 février 2022)

Fabiola In-Albon, infirmière diplômée ES, formation supérieure en oncologie :

Bonjour MICH,

Votre beau-père doit se soumettre à une radiothérapie de cinq semaines et à une chimiothérapie. Vous souhaitez savoir à quels effets secondaires il peut raisonnablement s’attendre.
C’est bien volontiers que je vous indique des effets secondaires possibles de la radiothérapie au niveau de l’œsophage.
Il se peut que la peau rougisse légèrement dans le champ d’irradiation, votre beau-père pourra soigner la peau à l’aide d’une lotion hydratante comme par exemple Excipial Hydro. Si l’estomac est dans la zone soumise aux rayons, de légères nausées peuvent se faire sentir. Il peut alors être utile de veiller à une alimentation légère et digeste, sans denrées susceptibles de causer des flatulences. Il peut arriver que les muqueuses de l’œsophage soient légèrement irritées par les rayonnements, ce qui peut causer des douleurs et/ou des brûlures d’estomac. Dans ce cas, le médecin traitant pourra prescrire à votre beau-père un médicament contre ces troubles.
Vous trouverez dans la brochure « La radiothérapie » des informations utiles sur la radiothérapie et les effets secondaires éventuels.

La fatigue est un symptôme fréquent chez de nombreuses personnes atteintes d’un cancer. Des promenades quotidiennes tranquilles, de 20 à 30 minutes environ, peuvent aider à mieux la supporter. Vous trouverez dans la brochure « Fatigue et cancer » à partir de la page 35, d’autres conseils utiles pour gérer la fatigue, ainsi que dans la brochure « La radiothérapie » mentionnée plus haut.

La radiothérapie de l’œsophage n’entraîne pas de chute des dents.

« On m’a découvert un cancer de la langue en février 2019. J’ai eu une opération et des rayons en 2019. Depuis la fin de la radiothérapie, je dois porter une gouttière dentaire avec du gel Mirafluor 1,23 % pendant 5 minutes par jour (ceci à vie d’après les infos reçues en mai 2019). Mais les avis des médecins divergent. Faut-il vraiment continuer ce traitement toute ma vie ou est-ce superflu ?
Merci beaucoup. »
— Question de N.S (10 février 2022)

Fabiola In-Albon, infirmière dipl. ES, spécialisation post-diplôme en oncologie :

Bonjour,

La radiothérapie peut avoir pour effet de réduire fortement le flux salivaire, de sorte que la bouche est sèche, ce qui favorise l’apparition de caries. C’est pourquoi il est important, pendant et après la radiothérapie, de veiller à une hygiène dentaire minutieuse et d’utiliser une gouttière de fluoration.

Son emploi à vie ou non dépend de l’état des dents et du flux salivaire. Il est recommandé de poursuivre la fluoration tant que le flux salivaire ne s’est pas normalisé, ce qui peut durer longtemps. On peut souvent préserver le bon état des dents après la radiothérapie en utilisant régulièrement et fréquemment des produits fluorés adéquats.

Après la radiothérapie, il est recommandé aux patient-e-s de se faire suivre étroitement par un·e dentiste ou un·e hygiéniste dentaire. Ces professionnel·le·s pourront déterminer avec vous s’il est encore nécessaire d’utiliser la gouttière de fluoration et pendant combien de temps.

« Bonjour,
J'ai été diagnostiqué en février 2021, d'un papillomavirus qui s'est logé dans la partie inférieur de la langue, après 3 chimios et 33 radiothérapies, qui se sont déroulées entre avril et mai de la même année, je n'ai plus de signe de cancer. Je souffre d’effets à long terme. Pas de goût, pas de salive, ou très peu, des acouphènes sont toujours présent, la fatigue est difficile à gérer. J'arrive quand même à travailler à 50%. La grande question est : est-ce que je pourrais un jour retrouver mes sensations perdues ? »
— Question d'Alex (31 janvier 2022)

Fabiola In-Albon, infirmière diplômée ES, formation supérieure en oncologie :

Vous avez terminé le traitement il y a environ huit mois. Même si cette période peut sembler longue, il peut s'écouler un an ou plus avant que vous ne retrouviez les sensations perdues.

Les thérapies ont endommagé les nerfs et les tissus. Il n'existe pas de recette générale contre ces troubles. Souvent, un traitement adapté à chaque situation individuelle est nécessaire. Parlez-en avec vos médecins traitants pour savoir si les glandes salivaires peuvent encore être stimulées ou s'il vaut mieux recourir directement à des substituts salivaires médicaux.

Voici quelques conseils qui peuvent éventuellement aider :

  • Maintenir la bouche et les lèvres humides en buvant souvent de petites gorgées d'eau. Vous pouvez également maintenir les lèvres humides avec une éponge ou un chiffon humide.
  • Stimuler le flux salivaire par des bonbons, des chewing-gums et des boissons fraîches. Les fruits acides peuvent également stimuler la salivation.

Vous trouverez également dans la brochure « L'alimentation en cas de cancer » des conseils sur la manière de gérer la perte de goût et la sécheresse buccale.
En ce qui concerne la fatigue, vous trouverez dans la brochure « Fatigue et cancer » , à partir de la page 28, différentes possibilités de la soulager.

De nombreux protocoles de lutte contre les symptômes se sont avérés efficaces pour réduire les effets négatifs des acouphènes et améliorer la qualité de vie générale. Parlez-en à votre médecin généraliste, à votre oncologue ou demandez conseil à un oto-rhino-laryngologiste.

Tumeurs cérébrales

« Cher Docteur Notter,
Mon père, né en 1963, a reçu début février 2022 un diagnostic de glioblastome dans l’aire du langage. L’opération a déjà eu lieu et 95 % de la tumeur ont pu être enlevés. Il doit maintenant bientôt recevoir une chimio et radiothérapie selon le protocole de Stupp.
Pourquoi les glioblastomes ne sont-ils pas soignés à l’Institut Paul Scherrer par la protonthérapie au lieu de la photonthérapie ? La protonthérapie permet pourtant d’augmenter la dose de rayons qui agissent sur les tissus tumoraux tout en réduisant l’irradiation des tissus sains. »
— Question de B. F. (28 février 2022)

Markus Notter, Dr med., médecin spécialiste en radio-oncologie :

Cher/Chère B. F.,
Les protons sont des particules élémentaires portant une charge positive que l’on accélère à une haute énergie dans un cyclotron. On les utilise médicalement depuis plus de 70 ans. Cette irradiation par un faisceau de particules présente l’avantage que, en fonction de l’énergie de départ, elle est relativement vite freinée dans l’organisme, de sorte que son action peut être très ciblée. Cela présente des avantages considérables pour les processus de petite taille, bien délimités, comme par exemple le traitement de certaines tumeurs oculaires que l’on peut détruire sans détruire l’œil. Malgré ces succès connus depuis longtemps, la protonthérapie ne s’est pas généralisée, car son action délimitée est aussi son principal inconvénient : c’est « tout ou rien », un peu comme au scalpel. Les tumeurs malignes comme le glioblastome ont une croissance diffuse dans les tissus avoisinants, on ne peut donc pas les délimiter précisément, c’est pourquoi on a du mal à les réséquer entièrement. Le fractionnement de la dose totale nécessaire en de nombreuses petites portions évite de dépasser la tolérance tissulaire tandis que les cellules tumorales y sont plus sensibles. Malgré tout, cela est peu utile pour la protonthérapie. La photonthérapie « classique » permet d’atteindre le même résultat avec une meilleure planification, meilleur marché et tenant compte des mouvements de la tumeur. Les essais qui ont pu avoir lieu de soumettre des glioblastomes à des doses encore plus élevées à l’aide de l’irradiation par faisceau de particules ont dû être interrompus en raison d’effets secondaires lourds sans qu’un avantage se dégage. C’est pourquoi la protonthérapie reste limitée à un très petit nombre d’indications. Le PSI se charge de ces situations pour toute l’Europe.

« Cher Docteur Notter,
Mon père, né en 1963, a reçu début février 2022 un diagnostic de glioblastome dans l’aire du langage.
L’opération a déjà eu lieu et 95 % de la tumeur ont pu être enlevés. Il doit maintenant bientôt recevoir une chimio et radiothérapie selon le protocole de Stupp.

  • Pourquoi d’autres traitements ne sont-ils envisagés qu’en cas de récidive, alors que le protocole de Stupp n’est pas très prometteur en termes de succès ? Statistiquement parlant, la survie des patients atteints d’un glioblastome n’est que de 12 à 14 mois en moyenne après la pose du diagnostic.
  • Pourquoi, alors que l’espérance de vie est si courte, ne tente-t-on pas plus d’options de traitement (par exemple immunothérapies, vaccinations par certains virus, combinaison de substances actives de médicaments CUSP9v3, etc.) ? Réalise-t-on tout d’abord le protocole de Stupp et n’envisage-t-on des alternatives qu’une fois le traitement achevé ou lors d’une récidive ? »

— Question de B. F. (28 février2022)

Markus Notter, Dr med., médecin spécialiste en radio-oncologie :

Cher/Chère B. F.,

Merci pour vos questions très bien fondées. Je fais de mon mieux pour y répondre.

À présent, une radio-chimiothérapie post-opératoire selon le « protocole de Stupp » est prévue pour votre père. Un élément important à cet égard est le statut de méthylation. Celui-ci est analysé par le pathologiste. En présence d’une méthylation du promoteur d’un gène, les capacités réparatrices des cellules tumorales sont limitées et les patients répondent nettement mieux au traitement. Vous ou votre père pouvez edemander ce statut de méthylation aux médecins traitants. Ainsi, en cas de statut de méthylation positif, le concept thérapeutique proposé reste l’un des meilleurs. En cas de statut de méthylation négatif en revanche, aucun des concepts thérapeutiques connus à ce jour n’améliore notablement le mauvais pronostic.

Réponse en partie dans la réponse à la question 2 : toutes les réflexions que vous évoquez sont des concepts thérapeutiques qui ne sont pas encore établis, certains à caractère expérimental, et dont on ne connaît pas encore entièrement les effets secondaires éventuels. C’est pourquoi ce type de traitement ne doit être évalué que dans le cadre d’une étude. Il en va de même de la prise de produits à base de curcuma, d’encens ou de champignons dont on entend souvent parler. Là encore, de premiers indices de succès ne se sont pas confirmés, on peut supposer que seules de légères améliorations peuvent éventuellement se produire. Le traitement par champs électriques semble plus prometteur : il semble que des champs électriques diffusés en permanence par un casque muni d’électrodes ralentissent, voire stoppent provisoirement la croissance des cellules tumorales. Une idée est de combiner ce traitement précocement à la radio-chimiothérapie connue. Est-il bon d’administrer les traitements efficaces connus et les traitements éventuellement efficaces en même temps, comme vous le suggérez ? Cela pourrait effectivement amener une amélioration, ou hélas agir autant/aussi peu que le traitement habituel, mais ceci avec un risque de multiplier les effets secondaires cumulés. Il faut aussi se demander si ce traitement multiple serait supportable. Je ne peux pas vous donner de réponse claire à ce sujet. Mais tout patient est en droit de vouloir tenter ce qui lui semble porteur d’espoir et je conseillerais tout au moins d’aborder la question avec l’équipe soignante.

La situation de votre père n’est pas simple et j’admire votre engagement et votre réalisme vis-à-vis de faits hélas fort tristes. Un élément positif est que, malgré la localisation délicate dans l’aire du langage, la majeure partie de la tumeur ait pu être réséquée, et j’espère que la qualité de vie de votre père n’en a pas trop souffert. Je suppose que vous avez la possibilité d’être présent aux entretiens de votre père avec ses médecins pour le soutenir et obtenir une aide et des réponses. Je vous souhaite, et surtout à votre père, que les traitements qui lui ont été proposés aient un effet positif sur la tumeur.

Bien cordialement,

« Cher Docteur Notter,
Mon père, né en 1963, a reçu début février 2022 un diagnostic de glioblastome dans l’aire du langage. L’opération a déjà eu lieu et 95 % de la tumeur ont pu être enlevés. Il doit maintenant bientôt recevoir une chimio et radiothérapie selon le protocole de Stupp.
Comment peut-on entrer dans une étude et quelles sont les raisons d’un refus ? Peut-on faire « opposition » à un refus ? »
— Question de B. F. (28 février 2022)

Markus Notter, Dr med., médecin spécialiste en radio-oncologie :

Cher/Chère B. F.,

a) En fonction du centre dans lequel un patient est soigné, des études en cours peuvent lui être proposées. La personne peut aussi poser elle-même la question et normalement, les responsables d’essais cliniques se réjouissent d’une participation active. Un obstacle est le fait que tout essai clinique doit être examiné et autorisé par une commission d’éthique. Mais une étude autorisée dans un centre ne peut pas permettre à d’autres centres de participer sans que la commission d’éthique locale ait également donné son autorisation. Cela est censé protéger les malades.

b) Les raisons d’un refus sont multiples:

  • Les critères d’inclusion ne sont pas remplis.
  • Il y a des contre-indications.
  • L’étude est trop lourde pour le patient.
  • Comme mentionné plus haut, des raisons administratives, par exemple le fait qu’il manque une autorisation d’une commission d’éthique etc.

Un refus n’est donc en principe pas « opposable », car il a des raisons claires.

« Bonjour,
Je suis inquiète. Ma mère a un cancer du poumon. Elle souffre de migraines et est parfois désorientée. Les médecins affirment que c’est dû aux métastases présentes dans le cerveau et visibles à l’IRM. Ils lui ont proposé une radiothérapie du cerveau entier (RTCE). Ce traitement ne provoque-t-il pas de graves effets secondaires ? La chimio la fatigue déjà tellement. Quel est l’intérêt d’irradier toute la tête ?
Merci pour votre réponse »
— Question de Roxana (17 février 2022)

Markus Notter, médecin spécialisé en radio-oncologie :

Bonjour Roxana,

Je comprends votre inquiétude. Votre mère est traitée pour un cancer du poumon avec métastases cérébrales et son état s’en ressent. Il s’agit de la soulager le plus efficacement possible. Vous avez raison : les bénéfices potentiels d’une thérapie doivent toujours être très soigneusement mis en balance avec les effets secondaires potentiels et les contraintes du traitement. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il n’est plus possible d’obtenir une guérison complète.

Selon leur croissance, leur taille et leur emplacement, les métastases cérébrales peuvent rapidement avoir des conséquences dramatiques si elles ne sont pas traitées en profondeur. C’est pourquoi il vaut la peine, dans la mesure du possible, d’envisager une thérapie. La radiothérapie peut s’avérer d’un grand secours. Elle parvient souvent à inverser les symptômes tels que les troubles de la mémoire ou les pertes de fonctions comme la parole, la motricité, etc. La qualité de vie des personnes touchées s’en trouve très vite améliorée. Lorsque les foyers métastatiques sont isolés ou peu nombreux, on privilégie en général une irradiation ciblée et localisée, par exemple par le biais d’une radiothérapie dite stéréotaxique. Lorsque les métastases sont généralisées de manière avérée, on procède à l’irradiation du cerveau tout entier.

Lorsque l’irradiation peut être limitée à certains foyers, il peut très bien n’y avoir aucun effet secondaire. La radiothérapie de l’ensemble du cerveau est généralement bien supportée, les principaux effets secondaires étant la perte de cheveux et une rougeur temporaire de la peau. Sur le long terme, on peut observer une certaine détérioration de la mémoire à court terme ainsi qu’un ralentissement des capacités cognitives (perception, mémoire, apprentissage). La plupart des patients ainsi que leurs proches sont toutefois heureux, après administration de cette thérapie, d’avoir pu écarter la menace du développement des métastases cérébrales, souvent associée à des symptômes assez lourds. Cette solution permettrait à votre mère de rester elle-même le plus longtemps possible. Tel en serait à mon sens l’intérêt. Il serait bon que vous puissiez être présente lors des entretiens de votre mère avec l’équipe soignante afin d’aborder tous ces points. Ce serait aussi l’occasion de prendre en compte les souhaits de votre mère.

Chaque patient·e conserve cependant le droit de refuser les traitements et d’opter pour les meilleurs soins de soutien possibles (soins palliatifs).

J’espère que ces informations vous seront utiles, à vous et à votre mère.

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