krebsliga_aargaukrebsliga_baselkrebsliga_bernkrebsliga_bern_dekrebsliga_bern_frkrebsliga_freiburgkrebsliga_freiburg_dekrebsliga_freiburg_frkrebsliga_genfkrebsliga_genf_newkrebsliga_genf_new_mobilekrebsliga_glaruskrebsliga_graubuendenkrebsliga_jurakrebsliga_liechtensteinkrebsliga_neuenburgkrebsliga_ostschweizkrebsliga_schaffhausenkrebsliga_schweiz_dekrebsliga_schweiz_fr_einzeiligkrebsliga_schweiz_frkrebsliga_schweiz_itkrebsliga_solothurnkrebsliga_stgallen_appenzellkrebsliga_tessinkrebsliga_thurgaukrebsliga_waadtkrebsliga_wallis_dekrebsliga_wallis_frkrebsliga_zentralschweizkrebsliga_zuerichkrebsliga_zug
Ligue contre le cancerConsultationAlimentation et cancerConsultation
Consultation en ligne

Alimentation et cancer

Des expertes et experts répondent à vos questions

Une alimentation équilibrée joue un rôle important dans la prévention du cancer et pendant le traitement. Cependant, elle ne peut être efficace que si les bonnes informations et un soutien approprié sont disponibles. En Suisse, de nombreuses personnes sont confrontées à des questions nutritionnelles après un diagnostic de cancer, auxquelles il est possible de répondre de manière adéquate avec l'aide de professionnels. 

Sur cette page, vous trouverez les questions qui ont été adressées à notre équipe d'expert·es et leurs réponses dans le cadre de consultations en ligne sur la thématique “alimentation et cancer”

Questions & réponses des expert·es

Influence de l'alimentation sur le risque de cancer

« Bonjour
Je m’intéresse depuis un certain temps déjà au thème de l’alimentation saine, et notamment à la consommation de viande. Je m’informe sur les deux tendances, en lisant des articles et des études émanant de personnes pro-viande et anti-viande. Selon une étude de Harvard, la consommation quotidienne de viande augmenterait de 18 % le risque de développer un cancer. Quel est l’avis de la Ligue contre le cancer sur ce point ? Et que recommande-t-elle concernant la consommation d’autres produits d’origine animale comme les œufs, le lait, etc. ? Je suis certain que vous comprendrez mes doutes et mon incertitude à ce sujet. Je vous remercie d’avance pour votre réponse. Cordialement »
— Question de Thierry50 (25 janvier 2021)­

Kerstin Zuk, spécialiste Alimentation à la Ligue suisse contre le cancer :

Bonjour
Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à la nutrition et à la prévention du cancer.
Vous avez raison : un régime alimentaire riche en charcuterie et en viande peut augmenter le risque de cancer du côlon en particulier. Les preuves scientifiques existent surtout à propos de la charcuterie.
La viande est une importante source de protéines. Elle contient également des vitamines et des minéraux essentiels, comme la vitamine B12. Les personnes qui le souhaitent peuvent donc manger de la viande en petites quantités.

Sur notre site Internet, nous préconisons, conformément à la pyramide alimentaire suisse, de consommer une portion par jour d’un aliment riche en protéines comme la viande, le poisson, les œufs, les légumineuses ou le tofu. Et nous donnons comme conseil d’alterner quotidiennement les sources de protéines.
Dans la même catégorie d’aliments, nous conseillons également 3 portions par jour de produits laitiers pour compléter l’apport en protéines. Cette recommandation quantitative porte exclusivement sur le lait et les produits laitiers tels que le fromage, le yogourt, le séré, etc.

Dans la rubrique « Facteurs de risques » , nous revenons sur le thème de la viande et du risque de cancer: il convient de limiter sa consommation de viande et de renoncer autant que possible à la charcuterie. Nous recommandons, concrètement, de consommer de la viande deux à trois fois par semaine au maximum et de laisser la part belle aux aliments d’origine végétale dans nos assiettes.
Je vous remercie de nous avoir posé cette question et vous souhaite une bonne santé.

« Bonjour
J’ai la chance de ne pas avoir de cancer. Mais je ne cesse d’entendre autour de moi qu’« on est ce que l’on mange » et que le surpoids peut augmenter le risque de développer un cancer. Personnellement, j’ai toujours été corpulente. Je le vis très bien, je fais beaucoup d’exercice et d’activités sportives et j’ai une alimentation saine. Mais je prends beaucoup de plaisir à manger. Et quand j’entends ou lis ce qui se dit sur le lien entre surpoids et cancer, je ne peux m’empêcher de me demander si je ne m’en voudrais pas si on me diagnostiquait un jour un cancer.
Qu’en pensez-vous ? Merci d’avance pour votre réponse. Cordialement »
— Question de M. (28 janvier 2021)­

Kerstin Zuk, spécialiste Alimentation à la Ligue suisse contre le cancer :

Bonjour Lena
C’est formidable que vous preniez soin de votre santé en faisant beaucoup d’exercice et en mangeant sainement.
Vous craignez que le surpoids puisse provoquer un cancer. Sachez que l’apparition d’un cancer ne peut en aucun cas être imputée à une seule et unique cause. Les facteurs de risque sont nombreux, et la surcharge pondérale n’est qu’un élément parmi d’autres comme le tabagisme, le manque d’activité physique, les polluants atmosphériques, les rayons UV ou encore une alimentation malsaine.

Il est important de relativiser le facteur du surpoids. Une personne ayant un indice de masse corporelle (IMC) de 27, qui fait beaucoup d’exercice et prend soin de son corps en consommant des produits à base de céréales complètes, des vitamines et des bonnes graisses peut être en meilleure forme qu’une personne ayant un IMC de 19 qui passe ses journées assise, boit régulièrement de l’alcool et se nourrit principalement de plats préparés.

Par ailleurs, les gènes, l’âge et le sexe jouent également un rôle dans le développement du cancer.
Personne n’est donc totalement à l’abri de cette maladie. Mais vous pouvez faire beaucoup pour votre santé.

L’important est d’adopter un mode de vie sain sur le long terme. En pratiquant des activités sportives et en ayant une alimentation équilibrée, vous mettez déjà toutes les chances de votre côté. Vous trouverez davantage d’informations sur les composantes d’un mode de vie sain sur le site Internet de la Ligue suisse contre le cancer, dans les rubriques Prévention et dépistage et Facteurs de risque .
Je vous souhaite bonne chance et bonne santé.

« Bonjour, Quelques semaines à peine après le diagnostic de cancer, il m’a été conseillé de changer mes habitudes alimentaires et de suivre un régime cétogène. Mais il s’agit d’un régime extrêmement strict et ciblé.
Approuvez-vous cette recommandation ? Comment, à votre avis, avoir une alimentation équilibrée sans sacrifier le plaisir de manger ? Le cancer est déjà une punition suffisante en soi. Merci pour votre réponse »
— Question de Martina (2 février 2021)

Kerstin Zuk, spécialiste Alimentation à la Ligue suisse contre le cancer :

Bonjour,
Le régime cétogène est effectivement très strict et peu varié. Consommer moins de 70 g de glucides par jour constitue un changement radical d’habitudes alimentaires et implique de sévères restrictions.

Dans la littérature et sur de nombreuses plateformes Internet, le régime cétogène est présenté comme un moyen d’affamer le cancer et, ainsi, de le guérir, ce qui suscite des espoirs irréalistes. La théorie selon laquelle un régime cétogène pourrait permettre de vaincre cette maladie ou, du moins, d’améliorer l’efficacité des traitements oncologiques est jusqu’à présent dénuée de tout fondement scientifique (études sur l’homme).
Selon l’état actuel des données, ni un régime cétogène ni un régime pauvre en glucides ne sauraient être recommandés comme thérapie complémentaire contre le cancer.

A l’inverse, un régime alimentaire riche en graisses et en protéines joue un rôle important : en effet, de nombreuses personnes atteintes d’un cancer perdent du poids et de la masse musculaire en raison d’une altération de leur métabolisme. Pendant cette période, les patients on en réalité un besoin accru en protéines et calories. Il est prouvé qu’un bon apport nutritif permet généralement d’atténuer les effets secondaires et de mieux tolérer la thérapie. Lorsque la maladie entraîne une perte de poids et un affaiblissement non souhaités, il convient donc de suivre un régime riche en protéines et en graisses, en aucun cas un régime cétogène. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur la page alimentation.liguecancer.ch .

Tant qu’elle se porte aussi « bien » que possible au vu des circonstances et qu’elle conserve un poids stable, une personne atteinte d’un cancer peut se nourrir de manière équilibrée. Vous trouverez sur notre site Interne des informations sur la manière d’adopter une alimentation équilibrée. Vous pouvez également commander notre brochure « Une alimentation équilibrée » .

Je vous souhaite le meilleur et beaucoup de courage.

« Je suis enceinte de mon deuxième enfant. J’ai l’habitude de boire du thé de fenouil en cas de troubles digestifs. J’en donne aussi à mon fils de deux ans lorsqu’il a des crampes d’estomac. On me l’a recommandé et je n’ai jamais douté de l’effet positif. Mais voilà que récemment à la radio, j’ai entendu une séquence intitulée « Allaitement: la tisane de fenouil, cʹest fini». Ces propos m’ont inquiétée ; j’ignorais qu'un des composants du fenouil pouvait avoir un effet cancérigène. Dois-je désormais boire de la camomille, ou que boire ? »
— Question de Jil (02. mai 2024)­

Sabine Rohrmann,Prof. Dr oec. troph

Vous êtes inquiète après avoir entendu une émission de Radio SRF rapportant les effets potentiellement cancérigènes de l’estragol. Dans cette émission, on soulignait surtout la difficulté à doser cet ingrédient dans le thé, ce qui ne veut pas dire pour autant que vous risquez de développer un cancer à cause de votre consommation passée de thé de fenouil.
Par précaution, il est recommandé aux femmes enceintes et qui allaitent, ainsi qu'aux enfants en dessous de quatre ans, de s’abstenir de boire du thé de fenouil, resp. de ne pas consommer de produits contenant de l'estragol – dans la mesure où la dose journalière maximale autorisée est très difficile à contrôler.
Parlez-en avec votre pédiatre et / ou avec votre sage-femme, et demandez-leur s’il existe une tisane que vous pourriez boire et qui aurait un effet positif en cas de troubles digestifs ou de crampes d'estomac. Certaines pharmacies fabriquent leurs propres mélanges de tisanes, et disposent des connaissances nécessaires pour vous conseiller de manière compétente. Vous trouverez davantage d’informations sur le site de la Fédération suisse des sage-femmes.

« J’ai lu que les myrtilles peuvent stopper la progression d’un cancer. J’en ai mangé beaucoup et mon lymphome a régressé de 70% uniquement avec de la cortisone sans chimiothérapie. Pensez-vous que les myrtilles ont joué un rôle ? Il paraît aussi que le cassis est une cortisone naturelle. Qu’en pensez-vous ? »
— Question de S. (08. Mai 2024)­

Sabine Rohrmann, Prof. Dr. oec.troph
Bonjour S. et merci pour vos questions.
Le savoir scientifique jusqu’à présent ne nous permet pas de vous donner une réponse claire si les myrtilles ont joué un rôle dans la régression de votre lymphome. Cela peut avoir joué un rôle, mais si oui, d’un ordre minime par rapport à l’effet de la cortisone.
La myrtille contient en grande quantité d’anthocyanes, colorants naturels ayant des effets antioxydants notamment que l’on peut trouver dans d’autres fruits ou diverses plantes. Les anthocyanes font donc partie de ce que l'on appelle les « substances végétales secondaires ». Les Anthocyanes intéressent la recherche depuis de nombreuses années. En effet on a pu remarquer que chez les peuples consommant régulièrement des produits antioxydants, le risque de maladie cardiovasculaire et certaines formes de cancer est réduit. De nombreux autres facteurs pourraient cependant en être la cause. Pour les anthocyanes précisément, il y a certes des études expérimentales qui démontreraient qu’elles pourraient (le conditionnel est à souligner) diminuer le risque d’apparition de certains cancers. Il n’y a cependant encore aucune étude concrète sur l’humain. Il est également important de noter ici que les personnes dont l'alimentation contient de nombreux aliments riches en anthocyanes doivent également consommer d'autres substances végétales secondaires ayant un effet anticancéreux potentiel.

Concernant le cassis, non il ne peut être considéré comme cortisone naturelle. Les corticoïdes sont des hormones naturellement produites par notre corps qui peuvent aussi être produites de manière synthétique. Certes le cassis - et à plus forte raison ses feuilles - ont certains effets similaires aux corticoïdes tel que leur activité anti-inflammatoire, cependant cette action serait clairement moindre en comparaison à l’efficacité de la cortisone. L’Agence européenne des médicaments dans sa fiche concernant Ribes nigrum (feuille de cassis) le décrit comme “un traitement traditionnel” pour des douleurs articulaires mineures ou comme traitement complémentaire pour des infections urinaires mineures. Il n’y a cependant aucune preuve scientifique convaincante. D'une manière générale, il est recommandé aux patients atteints de cancer d'avoir une alimentation équilibrée et variée. Les myrtilles et les groseilles sont bonnes pour la santé, mais il est également possible de manger beaucoup d'autres fruits et légumes.

Alimentation pendant/après la thérapie

« Bonjour
J’ai un cancer du sein et suis actuellement en chimiothérapie. Les jours suivant mes séances, je ne me sens pas bien du tout et ne peux quasiment rien avaler. Une connaissance vient de me conseiller de jeûner avant, pendant ou après la chimiothérapie.
Qu’en pensez-vous ? Est-ce une bonne idée et, si oui, quel est le meilleur moment pour jeûner ? Je précise que les soignants tiennent absolument à ce que je ne perde pas de poids.
Je vous serais très reconnaissante de m’apporter une réponse. Cordialement »
— Question de Manu (27 janvier 2021)

Kerstin Zuk, spécialiste Alimentation à la Ligue suisse contre le cancer :

Bonjour Manu
II existe différents modèles de jeûne intermittent, le principe étant de ne rien manger entre 24 et 48 heures avant et jusqu’à 48 heures après la séance de chimiothérapie. Dans certaines variantes, les jus de légumes et les bouillons sont autorisés.
Il a été constaté que le jeûne intermittent peut réduire les effets secondaires potentiels de la chimiothérapie et améliorer le bien-être général. Cependant, les résultats obtenus reposent sur des études menées à petite échelle sur des animaux et sur l’homme, avec un petit nombre de participants. On ignore donc encore quelle devrait être la durée du jeûne (24, 48 ou 72 heures) et sa temporalité exacte par rapport à la chimiothérapie (combien de temps avant et après une séance) pour que celui-ci soit réellement bénéfique.

Si vous souhaitez essayer le jeûne intermittent, vous devriez en discuter avec votre équipe soignante. Il doit en effet impérativement être effectué sous étroite surveillance médicale, car les phases de jeûne peuvent influer sur le dosage et l’efficacité de la chimiothérapie et/ou des médicaments associés. Il y a par ailleurs divers facteurs à prendre en considération : une faible corpulence ou certains paramètres sanguins constituent par exemple des cas où le jeûne intermittent est contre-indiqué.
Votre équipe soignante sera la mieux placée pour déterminer, en concertation avec vous, si le jeûne intermittent pourrait ou non vous convenir.

Il est en tout cas bon que les soignants insistent sur l’importance de conserver un poids aussi stable que possible.
Cordialement

« Bonjour,
Est ce que je peux boire du vin le week-end si je bois seulement de l'eau la semaine ? Je suis sous Femara depuis 3 ans. Merci »

— Question de Bridget (10 février 2021)

Kerstin Zuk, spécialiste Alimentation à la Ligue suisse contre le cancer :

Bonjour Bridget,
Après m’être renseignée auprès d’une experte du cancer du sein, je suis en mesure de vous affirmer que l’alcool n’interagit pas avec le Femara.

Les boissons alcoolisées doivent être consommées avec modération. Sur notre site Internet, nous recommandons de ne pas boire d’alcool, ou très peu, car une consommation régulière, par exemple quotidienne, augmente le risque de développer un cancer. Mais vous pouvez tout à fait vous accorder occasionnellement une bière ou un verre de vin ou de mousseux.

Vous avez tout à fait raison d’étancher votre soif avec de l’eau. Vous aurez ainsi plaisir à déguster un verre de vin le week-end.
Cordialement

« Bonjour,
Quelles sont les ‹ vertus › (faible teneur en hormones ou en antibiotiques) du lait A2-Urmilch pour réduire le risque de cancer ?
Merci pour votre réponse »

— Question de Fabiola (15 février 2021)

Kerstin Zuk, spécialiste Alimentation à la Ligue suisse contre le cancer :

Bonjour Fabiola,

Le lait A2, aussi appelé lait A2-Urmilch, ne se caractérise pas par sa teneur en hormones ou en antibiotiques (qui dépend de l’élevage), mais par sa structure protéique.

Le lait A2 présente une variante de bêta-caséine qui contient dans sa chaîne d’acides aminés de la proline à la place de l’histidine. La dégradation de la proline dans l’intestin produit une molécule protéique spéciale censée être plus facile à digérer.
On entend parfois dire que la bêta-caséine A2 diminue le risque de développer des maladies chroniques telles que le diabète de type 1, les maladies cardiovasculaires et les affections neurologiques.
Cette théorie est cependant dénuée de tout fondement scientifique. A ce jour, aucune étude n’indique que la consommation de lait A2 réduirait le risque de cancer.

A l’inverse, aucune étude probante n’indique que le lait de vache traditionnel, à savoir le lait A1, pourrait augmenter le risque de cancer en étant consommé avec modération. Les quantités de lait recommandées dans la pyramide alimentaire sont considérées comme sûres.

En fin de compte, un seul aliment peut difficilement être à l’origine d’un cancer. Ce sont les habitudes alimentaires et le mode de vie dans leur ensemble qui jouent un rôle. Il est donc conseillé d’avoir une consommation modérée de lait et, parallèlement, de manger beaucoup de fruits, de légumes, de produits à base de céréales complètes et de bonnes graisses, en veillant à ne pas boire d’alcool, ou très peu. Une alimentation saine doit être diversifiée et variée.
Cordialement

« Bonjour. Mon mari, atteint d’un cancer de l’œsophage, a dû subir une opération et je me pose à présent beaucoup de questions sur les aliments et boissons adaptés dans son cas. Par exemple : peut-il consommer des boissons gazeuses ? Hormis la purée et la soupe, quels sont les autres plats que je pourrais cuisiner pour lui ? A-t-il le droit de manger des fruits ? »

— Question de Kira (16 février 2021)

Kerstin Zuk, spécialiste Alimentation à la Ligue suisse contre le cancer :

Si votre marie souffre de douleurs au niveau de la gorge et de difficultés de déglutition, il s’agit de privilégier en premier lieu les aliments mous, coupés en petits morceaux et si possible écrasés ou réduits en purée. Adaptez la taille des morceaux et la consistance de vos plats en fonction de l’état de santé de votre mari après l’opération, des traitements éventuels à venir (p. ex. radiothérapie) et de sa capacité à avaler.

Du côté des mets salés, les soupes et la purée de pommes de terre comptent au nombre des aliments classiques recommandés. Vous pouvez ajouter un peu de variété dans vos préparations en utilisant différents légumes : céleri, petits pois, betterave, carottes, patates douces, etc. Vous pouvez jouer également sur la consistance : de temps en temps, écrasez simplement les légumes à la fourchette au lieu de les mixer. Peut-être que votre mari peut aussi encore manger des œufs brouillés, du poisson tendre ou de la viande hachée...
Pour ce qui est des mets sucrés, de nombreuses possibilités s’offrent également à vous : flan de semoule, pudding, yaourt, crème au séré, tiramisu, glace, etc. Vous pouvez également préparer des milk-shakes, enrichis de crème ou de yaourt à la grecque, et y ajouter éventuellement des fruits, si ceux-ci ne sont pas trop acides et ne risquent pas de réveiller des douleurs au niveau de la gorge.

Pour vous répondre au sujet des fruits : la question peut en effet se poser en présence d’une inflammation des muqueuses buccales. Il conviendra alors d’éliminer totalement du régime alimentaire les fruits acides mais aussi tous les autres aliments contenant des composés acides comme les tomates, le vinaigre, les boissons gazeuses, etc. - ou du moins d’en réduire la consommation.
Les bananes, les poires, les melons, les fraises, mais aussi les mangues bien mûres, les pêches et les myrtilles sont généralement relativement bien tolérés. Là encore, il faudra prendre des précautions et s’assurer que ces fruits ne provoquent pas d’effets indésirables ou douloureux.

Vous devrez en réalité expérimenter par vous-même ce qui est bon pour votre mari et repérer les aliments qu’il peut manger et sous quelle forme. Rien n’est figé et, selon la phase du traitement, les mêmes aliments peuvent être plus ou moins bien tolérés.
Si votre mari, du fait de difficultés de déglutition, ne peut plus se sustenter correctement et emmagasine donc moins d’énergie, il devra s’adresser à son équipe soignante, afin que celle-ci tente de remonter aux causes du problème et lui propose une solution.
Meilleures salutations

« Je suis actuellement un traitement par chimiothérapie (pour un cancer de la prostate). Que puis-je cuisiner qui ne provoque pas trop de ballonnements ? Je ressens en effet une forte pression en haut du ventre, accompagnée de gaz intestinaux … Par avance, merci pour vos conseils. »

— Question de Andi (16 février 2021)

Kerstin Zuk, spécialiste Alimentation à la Ligue suisse contre le cancer :

Si vous souffrez de flatulences excessives, il vous faut en premier lieu réduire ou éliminer les aliments susceptibles de provoquer ces gaz intestinaux : les légumineuses, les choux, les oignons, l’ail, les poireaux, les piments, les champignons et les céréales complètes.
Il est toutefois également possible que vos intestins, affaiblis par le traitement, n’assimilent plus très bien les aliments riches en amidon comme les pommes de terre ou les bananes. Certaines personnes sous chimiothérapie développent parfois une intolérance au lactose (présent dans le lait, le fromage blanc, les yaourts) et/ou au fructose (présent dans les fruits et les jus de fruits). Si vous constatez que ces aliments sont à l’origine de vos ennuis, évitez-les ou remplacez-les par des produits sans lactose ou à faible teneur en fructose.

Les (in)tolérances alimentaires sont un peu plus faciles à repérer lorsque le repas ne se compose pas d’une trop grande diversité d’ingrédients. Tenir un journal alimentaire peut également s’avérer utile pour détecter la cause probable de vos maux.
Certaines personnes concernées par ce problème ont noté que le fait de manger lentement ou de prendre plusieurs petites collations réduisait les désagréments ressentis. L’air ingéré en mangeant, mais aussi les gaz contenus dans les boissons pétillantes, peuvent générer des douleurs intestinales. Voyez si ces effets indésirables s’atténuent lorsque vous consommez des boissons non gazeuses.

Ainsi, il existe différentes manières d’éviter les ballonnements. Si la thérapie est à l’origine de vos maux, les ballonnements et la pression douloureuse que vous ressentez au niveau du ventre ne risquent guère de s’estomper par la modification de votre alimentation. Si vous ne pouvez déceler de rapprochement pertinent, réintégrez les aliments supprimés à vos menus.
Cuisinez ce qui vous fait envie et vous met en appétit. Pendant la période difficile et éprouvante que vous traversez, la confection des repas ne doit pas constituer une source de tracas supplémentaire et il est important que vous continuiez à prendre plaisir à manger.
J’espère que ces informations vous auront été utiles.

J'ai été opérée il y a 15 jours d'une tumeur cancéreuse du côlon droit ascendant et on m'a enlevé également une partie de l'intestin grêle (iléum).
Le traitement qui m'a été prescrit : Imodium 3x/jour et Quantalan 2x/jour ne me libère pas de diarhées intempestives, envrion 4 à 5 fois par jour, le matin à peine formées, l'après-midi et le soir encore liquides.
J'ai l'impression que rien n'évolue depuis une semaine bien que je puisse m’alimenter à nouveau normalement.
J’aimerais savoir ce que je pourrais adapter dans mon alimentation pour revenir à un transit normal.
Autrement, est-ce que je pourrais envisager :
- de faire un traitement à l'argile ?
- de prendre des probiotiques pour refaire la flore intestinale ?
Merci d'avance pour votre réponse.
— Question de Cat.mai  (10. April 2024)

Réponse de Farnaz Ghaffari, spécialiste en alimentation et diététicienne ASDD

Bonjour Cat.mai,
Comme on vous l'a probablement dit après l'opération, vous pouvez à nouveau manger comme avant. L'opération de l'intestin entraîne dans la plupart des cas le symptôme que vous décrivez. La diarrhée peut durer longtemps. En général, il faut plusieurs mois pour que les selles redeviennent "normales". La patience est donc votre meilleure alliée dans cette période difficile.
En ce qui concerne l'alimentation, il faut privilégier pendant cette période une alimentation riche en protéines et en calories, mais pauvre en fibres. Cela permet de favoriser la cicatrisation au niveau du site chirurgical et de conserver une source de calories suffisante tout en évitant les aliments qui "stimulent" le transit.
Mesures contre les diarrhées :
- Boire au moins 2 litres par jour pour compenser la perte de liquide.
- Les boissons appropriées sont l'eau, le bouillon, le thé noir, les tisanes, le jus de myrtille.
- Moins de fruits frais et de salades
- Évitez l'alcool et le café
- Évitez les édulcorants comme le sorbitol, le xylitol, le mannitol, car ils peuvent avoir un effet laxatif.
- Les aliments appropriés contre la diarrhée sont les bananes, les carottes cuites, le riz, les pommes de terre, le yaourt nature.
- Conseils de préparation : Mieux vaut cuire à la vapeur, à l'eau ou à l'étouffée.
Les probiotiques peuvent aider à développer la flore intestinale, mais pas à combattre la diarrhée. Avant de prendre des probiotiques, il convient d'en discuter avec votre médecin traitant.

« Chères expertes,
Le diagnostic est tombé le 28 mars : glioblastome de grade 4 non méthylé. La tumeur a été réséquée avec succès. Je viens de commencer la radiothérapie et la chimiothérapie et je participe à une étude clinique intitulée GlioSun à Zurich. Âgée de 44 ans, j’ai deux jeunes enfants et j’ai travaillé à 80 % jusqu’à maintenant. Bref, ma journée est bien remplie. Pour le moment, les médecins ne m’ont pas encore recommandé de régime particulier. Quelle est l’alimentation optimale pendant la chimiothérapie et après comme traitement d’entretien ? Y a-t-il des préparations de médecine complémentaire que l’on pourrait prendre ? »
— Question de Gypsy (07. Mai 2024)

Farnaz Ghaffari, spécialiste en nutrition et diététicienne ASDD
Bonjour Gypsy
En cuisinant comme en mangeant, l’essentiel est d’avoir du plaisir. J’aimerais vous encourager à mettre l’accent sur cet aspect, car pendant un traitement contre le cancer, l’appétit est souvent affecté. Par ailleurs, certains points sont importants lors de la prise de médicaments par voie orale. Le Temodal (utilisé dans l’étude GlioSun), par exemple, doit être pris à jeun, c’est-à-dire une heure avant ou deux heures après un repas. Vous trouverez des informations utiles dans la fiche d’information sur le Temodal.
Il existe des recommandations générales pour se nourrir sainement. Celles-ci peuvent toutefois être différentes dans le cas d’un cancer. Il est par conséquent judicieux de discuter avec l’équipe médicale pour savoir à quoi vous devez faire attention dans votre alimentation. Une consultation de diététique oncologique peut être utile. Lors d’un cancer, les spécialistes recommandent globalement d’augmenter la part des graisses et des protéines. Les besoins énergétiques et nutritionnels sont déterminés individuellement et dépendent du poids, de l’état nutritionnel, du type de cancer et du traitement administré. Les « régimes anti-cancer » sont expressément déconseillés, car ils conduisent à une alimentation déséquilibrée et, par conséquent, à des carences nutritionnelles. Je vous recommande les brochures de la Ligue suisse contre le cancer sur l’alimentation : « Alimentation et cancer » et « Manger équilibré et prévenir le cancer ». Ces publications expliquent les fondements d’une alimentation saine et décrivent les aspects qui revêtent de l’importance.
Pour ce qui est d’un traitement de médecine complémentaire en parallèle à votre traitement anticancéreux ou après celui-ci, je vous encourage à prendre rendez-vous au centre de médecine intégrative et complémentaire du CHUV (CEMIC). Vous y pourrez bénéficier de conseils personnels adaptés à votre traitement.

« Bonjour, est-il possible que la cachexie réfractaire soit due à la toxicité de la radiothérapie ou est-elle certainement un signe d'évolution de la maladie ? La tumeur avait diminué d'un centimètre à la fin de la radiothérapie, fin décembre, et ma mère allait mieux, mais à partir de fin janvier, elle a commencé à perdre du poids et lors du contrôle suivant, fin février, la tumeur avait augmenté d'un centimètre, mais à l'intérieur, il n'y avait plus que de la matière nécrotique et elle n'était active qu'à un niveau périphérique. Si la nécrose était due à la radiothérapie, comme le soupçonnent les médecins, cela n'expliquerait pas la cachexie, n'est-ce pas ? Il s'agit donc peut-être simplement d'une progression de la tumeur, pensez-vous que cette hypothèse soit correcte ? Existe-t-il des remèdes à mettre en œuvre à la maison pour éviter de perdre du poids ? Je vous remercie de votre attention et vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées. »
— Frage von Martina (2. Februar 2021)

Farnaz Ghaffari, spécialiste en nutrition et diététicienne ASDD 

Les raisons pour lesquelles les personnes atteintes d'un cancer peuvent perdre du poids sont nombreuses. La perte de poids est souvent le résultat de certains effets secondaires du traitement, mais elle peut aussi être causée par le cancer lui-même.
Les traitements anticancéreux peuvent provoquer des effets secondaires qui affectent l'appétit ou la capacité à s'alimenter. Il s'agit notamment de nausées et de vomissements, de difficultés de mastication et de déglutition, de constipation ou de diarrhée, d'anxiété ou de dépression.
Le cancer peut modifier la façon dont l'organisme utilise les nutriments et accélérer le métabolisme. Cela peut conduire à une perte importante de graisse corporelle et de masse musculaire, connue sous le nom de cachexie cancéreuse ou de syndrome cachectique. La cachexie cancéreuse est plus fréquente lorsque le cancer est à un stade avancé.
La gestion de la perte de poids involontaire peut être un défi pour la patiente elle-même et sa famille.
Votre mère a perdu beaucoup de poids, parlez-en avec son médecin. Elle pourrait être orientée vers un diététicien ou une diététicienne pour compenser la perte de poids et assurer un apport suffisant en nutriments.
Une fois que l'équipe médicale a identifié la cause de la perte de poids, elle peut vous suggérer des moyens de la gérer. Voici quelques conseils qui peuvent vous aider à reprendre du poids :

  • Manger plus souvent au cours de la journée. Par exemple, au lieu de prendre trois gros repas par jour, prendre 5 à 6 collations réparties dans la journée.
  • Boire des boissons riches en calories telles que des boissons protéinées ou des compléments alimentaires liquides.
  • Consommer des aliments riches en calories, en protéines et en graisses, tels que le fromage, le yaourt, le fromage blanc, l'avocat, la crème de noix et les noix. Affiner les soupes et les sauces avec du beurre, de la crème, de l'huile ou des poudres de protéines.
  • Boire des liquides entre les repas plutôt que pendant, afin de ne pas remplir l'estomac en mangeant.
  • Éviter les aliments susceptibles de provoquer des ballonnements, tels que les haricots, le brocoli, le maïs, le chou et le chou-fleur. Les boissons gazeuses et le chewing-gum peuvent également provoquer des ballonnements et doivent être évités.
  • Demander à l'équipe soignante d’être orienté vers un diététicien ou une diététicienne.

Interactions possible entre la chimiothérapie et l'alimentation

Bonjour,
Souffrant d’un lymphome non hodgkinien à cellules B, je vais recevoir une chimiothérapie par voie intraveineuse selon le protocole R-Mini-CHOP. Mon oncologue m’a dit qu’il ne faut pas consommer de pamplemousse pendant ce traitement. Y a-t-il d’autres aliments — d’autres agrumes, par exemple — qui pourraient interférer avec ma chimiothérapie ou d’autres choses auxquelles je devrais faire attention dans mon alimentation durant cette période ?

— Questions de R. (2. Mai 2024)

Farnaz Ghaffari, spécialiste en nutrition et diététicienne ASDD :
Bonjour R,
Votre oncologue vous a dit que vous devrez vous abstenir de consommer du pamplemousse durant votre chimiothérapie et vous vous demandez si vous devez éviter d’autres aliments ou boissons.
Le pamplemousse et le pomélo sont les seuls à renfermer des quantités problématiques d’un composant naturel qui interfère avec votre chimiothérapie et, en particulier, avec la doxorubicine utilisée dans le schéma R-Mini-CHOP. Le pamplemousse contient énormément de furocoumarines, qui inhibent l’enzyme CYP3A4 et renforcent ainsi l’effet de la chimiothérapie de façon indésirable. Par conséquent, vous ne devez pas consommer de pamplemousse et de pomélo tels quels ou sous forme de jus durant votre traitement ; les autres agrumes ne posent pas problème.
La prise de compléments alimentaires ou de médicaments en vente libre, comme les préparations homéopathiques ou à base de plantes, devrait être discutée au préalable avec votre oncologue afin d’éviter d’éventuelles interactions médicamenteuses.
Pour ce qui est de l’alimentation durant votre traitement, vous devriez renoncer à l’alcool ; consommé pendant votre chimiothérapie, celui-ci peut augmenter le risque d’inflammation de la muqueuse buccale.
Si vous présentez des effets indésirables tels que constipation, diarrhée, nausées ou perte de poids durant votre traitement, signalez-les à l’équipe qui vous suit. Elle pourra vous prescrire des médicaments appropriés pour réduire ces troubles. Beaucoup peuvent également être atténués en suivant des recommandations spécifiques en matière d’alimentation. Pendant le traitement, une alimentation équilibrée et adaptée à votre cas particulier revêt une importance fondamentale. Un diététicien ou une diététicienne pourra vous conseiller.

Informations supplémentaires

Conseils psychosociaux

Pour tout autre besoin d'information ou de soutien, veuillez contacter l'équipe InfoCancer. Nous sommes disponibles du lundi au vendredi de 10 à 18 heures.

0800 11 88 11  E-Mail  Web-Chat  WhatsApp

InfoCancer
InfoCancer

Les personnes concernées, les proches et toutes personnes intéressés peuvent s’adresser à InfoCancer en semaine par téléphone, courriel, chat ou WhatsApp de 10h à 18h.

Faire un don
InfoCancer
InfoCancer