Le cancer de la vésicule biliaire est une tumeur maligne, que l’on appelle aussi carcinome de la vésicule biliaire. Lorsque le cancer se développe dans les voies biliaires, localisées à l’intérieur ou à l’extérieur du foie, on parle de cholangiocarcinome.
Les cancers de la vésicule et des voies biliaires sont des maladies rares. En Suisse, on dénombre environ 300 nouveaux cas par an. Les personnes concernées ne présentent souvent aucun symptôme pendant une longue période. La jaunisse (ictère) est le signe le plus fréquent d’une tumeur. Si les médecins la détectent assez tôt, une opération est possible. Cela dépend également de sa localisation. Dans tous les cas, vous et votre médecin discutez ensemble des traitements adaptés à votre situation.
Qu'est-ce que la vésicule biliaire ?
La vésicule biliaire est un organe de petite taille en forme de poire situé sous le foie. Des canaux la relient au foie et à l’intestin grêle. L’ensemble de ces canaux forme les voies biliaires. Ces voies biliaires transportent la bile produite par le foie jusqu’à l’intestin grêle. Le rôle de la vésicule biliaire est de concentrer et stocker la bile. Celle-ci participe à la digestion des graisses après un repas, en facilitant leur absorption.
La vésicule biliaire n'est pas un organe vital. Il est possible de la retirer et de continuer à vivre normalement et sans séquelles.
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1.foie 2. vésicule biliaire 3. arrivée du canal excréteur dans l'intestin grêle 4. voie biliaire 5. pancréas 6. intestin grêle (Source : Ligue suisse contre le cancer)
Quels sont les facteurs de risque du cancer de la vésicule et des voies biliaires ?
De nombreux facteurs augmentent le risque de développer un cancer de la vésicule et des voies biliaires. Voici les plus importants :
Inflammation chronique des voies biliaires, également appelée « cholangite ». Un raccourcissement des canaux biliaires peut en être la cause, ou une maladie chronique. C'est ce que l'on appelle la cholangite sclérosante primaire (en abrégé CSP)
Calculs biliaires
Excroissances de la muqueuse dans la vésicule biliaire (polypes)
Kyste dans le canal biliaire (terme médical : kyste du cholédoque)
Antécédents de maladies telles que diabète, hépatite C chronique, VIH ou maladies inflammatoires chroniques de l'intestin
Si l'un ou plusieurs de ces facteurs de risque vous concernent, cela ne signifie pas que vous allez développer un cancer de la vésicule biliaire ou des voies biliaires. Mais vous présentez un risque plus élevé. Cela signifie qu'il est plus probable que vous en soyez atteint·e que les personnes ne présentant pas ces facteurs de risque.
Si vous souffrez de CSP ou si vous avez des polypes dans la vésicule biliaire, votre médecin vous proposera probablement un dépistage précoce. Généralement, le dépistage consiste en un suivi régulier avec un examen d'imagerie. Il peut s'agir d'une échographie, d'une tomodensitométrie (TDM) ou d'une imagerie par résonance magnétique (IRM). Tous ces examens sont indolores pour vous.
Parfois, le médecin vous propose de passer une IRM. L'IRM est également indolore, mais vous devez rester allongé·e dans un tube pendant un certain temps. Dans ce tube, des bruits forts sont émis pendant l'examen. Vous recevrez des écouteurs pour les atténuer.
Quels sont les symptômes d’un cancer de la vésicule et des voies biliaires ?
Les personnes concernées ne présentent souvent pas de symptômes pendant une longue période. La plupart du temps, ce n'est que lorsque la tumeur empêche la bile de s'écouler que les symptômes apparaissent. Ils sont alors semblables à ceux de la jaunisse (ictère). Cette jaunisse est due à la présence du colorant de la bile dans le sang (bilirubine).
Signes et symptômes auxquels prêter attention :
peau et yeux jaunes (ictère)
douleur abdominale, surtout dans la partie supérieure
perte de poids inexpliquée
urine foncée
selles claires
démangeaisons sur tout le corps (prurit)
nausées et vomissements
Ces symptômes ne signifient pas toujours que vous avez un cancer. Si vous remarquez un ou plusieurs de ces signes, consultez immédiatement votre médecin. Il pourra en déterminer la cause.
Quels sont les examens nécessaires pour poser le diagnostic d’un cancer de la vésicule ou des voies biliaires ?
En cas de suspicion de cancer de la vésicule et des voies biliaires, votre médecin procède à différents examens. Elle ou il n’utilise pas forcément toutes les méthodes systématiquement.
Principaux examens :
examen physique et questions sur les symptômes éventuels
bilan sanguin
échographie
scanner et IRM (en partie avec produit de contraste)
visualisation endoscopique de la vésicule biliaire et des voies biliaires à l'aide d'un produit de contraste
prélèvement de tissu de la tumeur (biopsie)
Parfois, les médecins découvrent un cancer de la vésicule ou des voies biliaires par hasard, lors calculs biliaires par exemple.
Quels sont les traitements du cancer de la vésicule et des voies biliaires ?
L’équipe médicale cherche d’abord à savoir si la tumeur peut être retirée (ablation, ou résection chirurgicale). Ensuite, elle discutera avec vous des différents traitements adaptés à votre situation.
Plusieurs traitements sont souvent combinés. Par exemple une chimiothérapie ou une radiothérapie avant une opération afin de réduire la taille de la tumeur
Une seule opération suffit. Cette opération consiste à retirer la vésicule biliaire (cholécystectomie) et parfois une partie des voies biliaires et du foie. Comme le foie peut repousser, sa fonction est préservée
L'opération est généralement suivie d’une chimiothérapie. La chimiothérapie détruit les cellules cancéreuses restées dans votre corps. Le risque que le cancer revienne est ainsi réduit. Le traitement dure environ six mois
Des consultations de suivi réguliers après les traitements sont nécessaires. Les examens ont lieu d'abord tous les trois mois. Après deux ans, les consultations sont plus espacées
La progression de la maladie peut être ralentie. Différents traitements permettent de freiner la croissance de la tumeur, ou de détruire les cellules cancéreuses :
La chimiothérapie : elle ralentit la croissance de la tumeur, et peut-être réduire sa taille. Elle peut même réduire la taille de la tumeur
Si la chimiothérapie n'est plus efficace, une thérapie ciblée peut être envisagée. Les inhibiteurs de kinase coupent l'alimentation en énergie des cellules tumorales et bloquent leur croissance
La thermo-ablation : après une anesthésie locale, une fine aiguille est introduite dans la tumeur à travers la peau (ponction). La chaleur, obtenue par radiofréquence, est ensuite utilisée pour brûler les cellules cancéreuses. Pendant le traitement, vous recevez un antalgique par voie veineuse. Vous n’aurez donc aucune douleur
La chimiothérapie ou radiothérapie locorégionale : les spécialistes appellent cela la chimio-embolisation, la radio-embolisation et la chimiothérapie intra-artérielle. Un cathéter est introduit au niveau de l’aine (l’artère fémorale) et remonte jusqu'à la tumeur. Des médicaments ou une substance radioactive sont administrés via ce cathéter, le plus près possible de la tumeur. L'artère est également temporairement « bouchée » par de minuscules particules. Ce procédé s’appelle l’embolisation. En bloquant la circulation du sang vers la tumeur, et en traitant simultanément la tumeur par chimiothérapie ou radiothérapie, on espère freiner ou stopper sa croissance
Le drainage des voies biliaires : l’accumulation de bile dans le corps est en effet une complication possible du cancer de la vésicule biliaire ou des voies biliaires. Pour évacuer ce surplus, le médecin introduit une fine aiguille dans les canaux biliaires. Un cathéter (petit tuyau en plastique) est passé à travers le canal biliaire. Il doit souvent rester en place quelques jours. La bile est ensuite recueillie dans un sac en plastique à l’extérieur. Une autre option est de placer une prothèse, appelée aussi stent (petit ressort métallique souple). La bile peut ainsi s’écouler vers l’intestin
D’autres traitements permettent d’atténuer les douleurs et les symptômes de la maladie. C'est ce que les spécialistes appellent les traitements de soutien ou les traitements palliatifs
Mis à jour en décembre 2023
InfoCancer
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