Âgé de deux ans à peine, le petit Roa passe 40 nuits à l’Hôpital universitaire pédiatrique des deux Bâle. La phase de chimiothérapie intensive dure quant à elle sept mois. Durant cette période, le petit garçon subit 15 anesthésies générales. De nombreuses interventions nécessitent en effet l’endormissement complet du patient : les examens réguliers de la moelle épinière, la mise en place et le retrait du cathéter à chambre implantable, le scellement des dents en vue d’éviter des soins bucco-dentaires durant le traitement (les enfants sous chimiothérapie ont souvent des problèmes aux dents et aux gencives). Chaque anesthésie est synonyme de stress pour le petit garçon et la famille. Roa doit régulièrement jeûner avant l’intervention et rester de longues heures sans manger ni boire, ce qui constitue un défi pour les parents. Par ailleurs, le réveil soudain du sommeil artificiel est source de stress. En une occasion, les médicaments administrés déclenchent un choc anaphylactique. « Le médecin a dû lui injecter différentes substances pour qu’il puisse à nouveau respirer », se rappelle Maja. De plus, Roa perd ses cheveux et prend beaucoup de poids en quelques semaines sous l’effet de la cortisone. Et pourtant, il existe toujours cette lueur d’espoir : la leucémie dont Roa est atteint peut être traitée et, selon les médecins, les chances de guérison sont plutôt bonnes.
Comme les parents et la grand-mère Marika passent leurs jours et leurs nuits au chevet de Roa, c’est l’arrière-grand-mère et une aide qui s’occupent de son petit frère, un bébé de six mois.
Quatre ans plus tard, Roa verra naître sa sœur, Lynn. Toutes ces années, Maja craint que ses deux autres enfants soient touchés par le cancer : « Dès que l’un deux était pâle ou avait l’air épuisé, la panique me gagnait rapidement. Je craignais que cela n’annonce quelque chose de grave. »