Marie, un immense soutien
Dans le jardin, les chiens — Merlin et Astrée, le border collie — aboient. La porte s’ouvre sur Marie. C’est la pause de midi pour la physiothérapeute, qui a soutenu Jean-Pierre dans cette période difficile. Elle l’a accompagné aux examens, l’a conduit à ses traitements et l’a aidé à reprendre des forces. La première année, le couple n’a pas réussi à se défaire d’une certaine culpabilité : six ans avant le diagnostic, Jean-Pierre avait un nodule au cou. Comme il ne grossissait pas et que plusieurs professionnels de la santé ne semblaient pas inquiets, le couple a pensé à une boule de graisse sans danger. C’est seulement lorsque le nodule a pris de l’ampleur que Jean-Pierre se décide à en avoir le cœur net. Résultat : cancer. « Si nous avions agi plus tôt, nous aurions peut-être évité d’en arriver là », lâche Marie.
Deux années durant, Jean-Pierre se bat contre les suites de sa maladie, sans réels progrès. Mais grâce à son caractère bien trempé, à Marie, à ses promenades avec Merlin et à plusieurs thérapies, il se remet sur pied. Aujourd’hui encore, il a des séances de physiothérapie, de fasciathérapie et d’ostéopathie. Il souligne à plusieurs reprises la reconnaissance qu’il éprouve envers toutes les personnes qui l’ont soutenu, et qui sont encore là pour lui.
Retour au travail
La Ligue fribourgeoise contre le cancer et l’assurance-invalidité (AI) ont également joué un rôle important. Avec leur aide, il a préparé sa réinsertion professionnelle, avec des aménagements. À partir de janvier 2022, il a travaillé quelques heures dans une ferme biologique à Rossens (VD). Une chance : la famille l’a accueilli à bras ouverts. Depuis septembre 2024, il y travaille deux jours par semaine comme apprenti ; il a aussi une journée de cours à Grangeneuve. Il a réduit son taux d’activité de 55 heures à 25 par semaine. L’AI le soutiendra encore les quatre prochaines années au moins, jusqu’à ce qu’on sache dans quelle mesure il est rétabli. Il ressent en effet encore des douleurs et une grande fatigue.