krebsliga_aargaukrebsliga_baselkrebsliga_bernkrebsliga_bern_dekrebsliga_bern_frkrebsliga_freiburgkrebsliga_freiburg_dekrebsliga_freiburg_frkrebsliga_genfkrebsliga_genf_newkrebsliga_genf_new_mobilekrebsliga_glaruskrebsliga_graubuendenkrebsliga_jurakrebsliga_liechtensteinkrebsliga_neuenburgkrebsliga_ostschweizkrebsliga_schaffhausenkrebsliga_schweiz_dekrebsliga_schweiz_fr_einzeiligkrebsliga_schweiz_frkrebsliga_schweiz_itkrebsliga_solothurnkrebsliga_stgallen_appenzellkrebsliga_tessinkrebsliga_thurgaukrebsliga_waadtkrebsliga_wallis_dekrebsliga_wallis_frkrebsliga_zentralschweizkrebsliga_zuerichkrebsliga_zug
Ligue contre le cancerA propos du cancerLa vie avec et après le cancer

Andrea: « Même dans les périodes les plus difficiles, il y a de beaux moments. »

Une immense détresse après la mort de sa soeur, trois cancers qui l’ont fait osciller entre peur et espoir et de la gratitude parce qu’elle va bien aujourd’hui : Andrea a passé par tous les états d’âme. Elle n’a jamais baissé les bras et soutient désormais d’autres personnes touchées en tant que pair.

Le yoga lui fait du bien : Andrea se ressource également en dansant ou en allant se promener en forêt.

À 18 ans, on a des rêves, des souhaits et des questions plein la tête. Andrea, elle, a de gros soucis. Du jour au lendemain, sa vie bascule : en automne 1998, le scanner révèle que ses douleurs dans la cage thoracique sont dues à un cancer. « Je sentais que quelque chose n’allait pas. Mais je n’aurais jamais pensé à un cancer. » Tandis que ses copains songent à aller faire la fête, Andrea se demande si elle pourra de nouveau danser un jour. À l’heure où d’autres cherchent le travail de leurs rêves, elle ignore si elle pourra finir son apprentissage. Pendant que ses amies tâtonnent en quête de leur identité, elle doit décider quel traitement suivre.

Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle nous accueille dans la maison qu’elle a aménagée avec soin à Volketswil, près de Zurich : la couleur des coussins est assortie aux murs, des lampes en verre fumé ornent le coin séjour-salle à manger et des plantes mettent du vert partout. De temps à autre, un des quatre chats persans traverse furtivement la pièce.

Une chimio à la place des sorties

Andrea se rappelle cette époque, il y a 26 ans. Elle aimait le patinage artistique, la danse classique, faire la fête. Elle effectuait un apprentissage d’employée de commerce. « Heureusement, le pronostic est bon lors d’un lymphome hodgkinien. » Alors qu’elle reprend espoir, sa soeur Pascale, de deux ans sa cadette, consulte un médecin pour des douleurs à la hanche. Le diagnostic ébranle la famille : un ostéosarcome, une tumeur des os très agressive. « Nous avons toujours été très liées, mais la maladie et la peur nous ont encore soudées davantage. » Les deux soeurs se soutiennent, les parents sont très présents. « J’ai compris à ce moment-là ce que l’être humain est capable de supporter. On s’adapte à la situation, aussi difficile soit-elle. »

Même dans les périodes les plus difficiles, il y a de beaux moments.

Andrea, atteinte d’un cancer

Un autre look durant la maladie

Sa maladie, Andrea en parle ouvertement. Elle a mal vécu la chute de cheveux. « J’espérais que ça se limiterait à quelques mèches. » Mais elle en perd toujours plus et finit par acheter une perruque en cheveux naturels avec une autre coupe : un carré.

« Je sais à quoi je ressemble avec et sans cheveux. C’est sans doute pour cela que j’aime bien tester de nouvelles coiffures aujourd’hui. » Elle porte ses cheveux tantôt courts, tantôt longs et tour à tour blonde, rousse ou brune, sa couleur naturelle. Comme maintenant. Lors de notre rencontre, Andrea a du rouge à lèvres rose discret, les cheveux noués en chignon et les ongles vernis. Andrea supporte très bien la chimiothérapie et manque tout au plus le travail ou les cours deux jours après chaque cycle. Elle n’arrête pas de danser et de bouger durant le traitement. Elle ne rate pratiquement aucun entraînement. La vie continue …

Pendant ce temps, Pascale subit une lourde opération. Après une période où elle va bien, son état se détériore. Andrea va s’en sortir, mais pas sa soeur. « Pascale avait une très forte personnalité, cela nous a aidés à gérer la situation. » Malgré cette période difficile, « nous avons beaucoup ri toutes les deux ».

Pascale meurt deux ans après le diagnostic. Elle avait 18 ans. Elle manque toujours à Andrea, qui ajoute doucement : « En pensée, Pascale est toujours avec moi, à chaque instant. »

Retour au quotidien

Les années passent. Andrea termine son apprentissage, travaille dans l’immobilier, rencontre son mari et crée avec lui une société de gestion immobilière. La peur d’une récidive ne la quitte pas. Elle s’initie à des techniques mentales, médite « pour rester centrée ». Elle ne se projette plus dans l’avenir et vit « beaucoup plus dans l’instant qu’avant ».

À 27 ans, elle donne naissance à un fils, puis à une fille deux ans plus tard. Lorsqu’elle décèle une petite boule au sein gauche en allaitant, elle consulte immédiatement le médecin. Celui-ci penche pour un engorgement et veut la renvoyer à la maison. Mais Andrea écoute son instinct. Le nodule se révèle être un stade précurseur du cancer du sein. Andrea subit une mastectomie, suivie d’une reconstruction mammaire au moyen d’un implant.

Sa fille avait une année quand Andrea a reçu son troisième diagnostic de cancer.

Dix ans se sont écoulés depuis le premier diagnostic. La voici avec deux enfants en bas âge. Elle n’ose pas les porter, faire la folle avec eux. En même temps, la famille l’aide à penser à autre chose : « On fait simplement ce qu’il faut. On ne peut pas s’effondrer. » Andrea ne baisse pas les bras. Le troisième diagnostic tombe une année après le deuxième. Cette fois, la tumeur logée dans le sein droit se trouve au stade avancé. Ablation du sein, puis chimiothérapie et hormonothérapie pendant cinq ans. Se lamenter sur son sort ? Ce n’est pas le genre d’Andrea. Son mari, ses parents, ses amies et un service d’aide à domicile l’épaulent. Son caractère positif rend les choses plus simples pour elle et pour les autres. Cette fois, elle se rase immédiatement les cheveux.

Aujourd’hui, Andrea va bien. Elle n’a gardé que peu de séquelles de ses traitements. « J’ai juste souvent froid aux mains et je dois faire attention à cause de l’ostéoporose. » Ses enfants ont maintenant 16 et 14 ans. Les laisser prendre leur indépendance n’est « pas si facile ». Andrea suppose que c’est lié à ce qu’elle a vécu. Son histoire et celle de Pascale l’ont marquée. Elle est « infiniment reconnaissante » d’aller bien.

Aujourd’hui, elle fait ce qu’elle aurait souhaité pour ellemême à 18 ans : elle offre son soutien à d’autres. Elle s’est inscrite sur la plateforme de pairs de la Ligue suisse contre le cancer. « J’aimerais redonner courage et confiance aux personnes touchées. Tout peut s’arranger. » Cela lui apporte beaucoup. Après avoir suivi une formation d’esthéticienne, elle dispense des conseils de maquillage lors de cours proposés aux patientes.

À chaque contrôle annuel, son pouls s’accélère. Elle essaie alors de respirer consciemment, médite ou écoute de la musique de mantras. « Mais j’accueille aussi la peur ; je me dis qu’il est normal d’avoir peur. »
 

Un projet qui lui tient à coeur

Il a fallu de longues années à Andrea pour prendre du recul, mais durant l’hiver 2023, elle est prête et lance un projet qui lui tient à coeur : pascale-star.ch. Elle accompagne d’autres personnes touchées par le cancer « pour leur offrir une perspective », partage ses expériences, les soutient lors des examens. Sans oublier un point essentiel : « Quand les résultats sont bons, nous faisons la fête ensemble. »

Texte : Pia Schüpbach, photos : Gaëtan Bally

InfoCancer
InfoCancer

Les personnes concernées, les proches et toutes personnes intéressés peuvent s’adresser à InfoCancer en semaine par téléphone, courriel, chat ou WhatsApp de 10h à 18h.

Faire un don
InfoCancer
InfoCancer