Je postule après un cancer : quelles informations dois-je communiquer au sujet de ma santé ?
Vous avez un cancer et vous êtes à la recherche d’un nouvel emploi ? Il est important de savoir ce que vous devez révéler de votre santé.
Le cancer peut entraîner des limitations. Il est donc possible que vous ne puissiez plus faire tout ce que vous faisiez avant, car vous n’êtes pas encore en pleine possession de vos moyens.
Pour trouver un emploi adéquat, il est important que vous soyez au clair sur vos capacités. Si vous avez des doutes à ce sujet, discutez-en avec votre médecin.
Lors de votre recherche d’emploi
Comparez votre état de santé actuel avec le profil demandé dans l’annonce :
Quelles compétences professionnelles le poste requiert-il ?
Quelles compétences non professionnelles exige-t-il ? Dans certaines professions, vous devez par exemple être capable de rester debout ou de vous concentrer pendant plusieurs heures.
Vous avez besoin d’aide pour trouver un emploi ? Vous n’avez pas (encore) toutes les capacités nécessaires pour le poste que vous visez ? Prenez contact avec l’assurance-invalidité (AI).
Lors de l’entretien d’embauche
Un grand nombre de personnes atteintes de cancer sont aussi performantes qu’avant. Lors de votre postulation, faites preuve d’assurance et mettez en avant vos compétences professionnelles.
Durant l’entretien d’embauche, renseignez-vous sur les conditions de l’assurance d’indemnités journalières en cas de maladie et de la caisse de pension de votre futur employeur. Assurez-vous que vous bénéficierez d’une bonne couverture si votre cancer récidive.
L’employeur vous interrogera pour vérifier les indications que vous avez fournies dans votre dossier. Les informations relatives à votre état de santé étant des données sensibles, il n’est pas autorisé à poser certaines questions.
Dans certains cas, l’employeur doit s’assurer que le travail ne portera pas atteinte à votre santé. Pour ce faire, il est en droit de vous poser certaines questions. Il peut par exemple vous demander si vous êtes en mesure d’assumer une charge de travail très importante.
Certaines professions (chauffeur de bus, pilote, etc.) comportent des situations dangereuses. Par conséquent, il est possible que vous deviez passer un examen afin de vérifier si vous êtes apte à exercer le travail, physiquement et mentalement.
Les médecins qui procèdent à l’examen ont uniquement le droit de dire à votre nouvel employeur si vous êtes en mesure d’occuper le poste ou si vous l’êtes avec certaines restrictions. Les informations dépassant ce cadre — un diagnostic, par exemple — ne sont pas admissibles.
Les questions d’ordre général telles que : « Souffrez-vous d’une maladie ? » ou « Avez-vous un handicap ? » ne sont pas admises.
L’employeur n’a pas non plus le droit de vous interroger sur des maladies ou des handicaps passés ou existants, sauf s’ils jouent un rôle pour le poste en question. Si vous devez vendre du pain, par exemple, l’employeur peut vous demander si vous êtes allergique à la farine.
Dans l’optique d’une collaboration basée sur la confiance, il est préférable de faire preuve de franchise lors d’un entretien d’embauche.
Il existe cependant un « droit de mentir par nécessité » : si on vous pose une question non autorisée sur votre santé, vous pouvez mentir lors de l’entretien d’embauche. Exemple : vous postulez pour un emploi dans un magasin de vêtements. Votre employeur potentiel vous demande si vous êtes allergique à la farine. Le fait que vous soyez allergique à la farine n’a pas d’importance pour ce type de travail. Vous pouvez donc répondre que vous ne l’êtes pas, même si ce n’est pas vrai.
Si vous parlez de votre santé spontanément, sans qu’on vous ait posé de questions, vous devez toujours dire la vérité.
Dans certains cas, vous devez donner spontanément des informations sur votre santé (obligation de déclarer).
Vous devez annoncer de vous-même votre maladie ou votre handicap si :
Vous savez que votre état de santé ne vous permettra pas d’accomplir les tâches requises par le poste. Exemple : vous ne pouvez pas soulever plus de cinq kilos en raison de vos problèmes de dos, alors que vous devriez porter des paquets de 20 kilos dans le cadre de votre travail.
Il y a un risque pour la santé de tiers, par exemple parce que vous pourriez infecter un ou une collègue de travail.
Vous savez que vous devrez vous absenter souvent, par exemple parce que vous avez des séances de dialyse deux fois par semaine.
Vous serez certainement absent∙e pour cause de maladie ou de réadaptation au moment de votre entrée en fonction.
Vous savez que vous serez en congé maladie ou en réadaptation à un moment où l’employeur aimerait être sûr de pouvoir compter sur vous (par exemple pendant la foire d’automne).
Que se passe-t-il si je mens sur ma santé lors du processus de candidature ?
Vous avez obtenu le poste, mais vous avez menti sur votre santé lors du processus de candidature ? Si vous avez menti par nécessité, le contrat de travail est tout de même valable. Un licenciement avec effet immédiat serait abusif.
Si vous étiez tenu∙e de dire la vérité ou de mentionner spontanément votre maladie, l’employeur peut, dans certaines circonstances, vous licencier sans préavis en faisant valoir que le contrat de travail n’est pas valable.
Il peut en outre exiger le remboursement du dommage subi et demander par exemple que vous preniez en charge les frais de publication d’une nouvelle offre d’emploi.
Un licenciement pour cause de maladie n’est pas abusif si la maladie en question exerce une influence sur le travail. C’est par exemple le cas si, en raison de votre maladie, vous n’êtes pas en mesure de fournir la prestation exigée ou si des absences répétées entraînent des retards dans le travail.
Si la maladie n’a aucune influence sur la performance ou le comportement et que l’employeur vous congédie malgré tout en invoquant cette maladie, il s’agit d’un licenciement abusif. Les tribunaux peuvent vous accorder une indemnité correspondant à six mois de salaire au maximum.
Après votre entrée en fonction
Après votre entrée en fonction, vous devrez peut-être répondre à des questions sur votre santé pour l’assurance d’indemnités journalières en cas de maladie ou la caisse de pension de votre nouvel employeur. Vous devez toujours répondre à ces questions en disant la vérité.
Même si votre cancer est guéri au moment où vous commencez votre travail à votre nouveau poste, il est possible que vous touchiez moins de prestations de ces assurances, voire aucune. Certaines assurances d’indemnités journalières en cas de maladie peuvent en effet émettre une réserve ou même refuser de vous assurer.
Les caisses de pension peuvent proposer une couverture plus étendue que celle qui est prévue par la loi (régime surobligatoire). Elles peuvent émettre des réserves (généralement limitées dans le temps) pour les risques d’invalidité ou de décès pour cette partie surobligatoire.
Lorsque les informations données à l’assurance sont inexactes, cela constitue une « violation de l’obligation de déclarer ». L’assurance peut résilier le contrat et vous ne recevrez alors pas d’argent (couverture de base ou complémentaire).
Informez-vous plus en détail sur les questions juridiques qui se posent lors d’un cancer, par exemple sur la protection contre le licenciement en cas de maladie.
Les personnes concernées, les proches et toutes personnes intéressés peuvent s’adresser à InfoCancer en semaine par téléphone, courriel, chat ou WhatsApp de 10h à 18h.